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Le Parlement kurde va répartir les pouvoirs du président Barzani


Samedi 28 octobre 2017 à 17h55

Erbil (Irak), 28 oct 2017 (AFP) — Le Parlement kurde se réunira dimanche pour répartir les pouvoirs détenus par le président Massoud Barzani, dont il a récemment gelé les prérogatives à la suite des conséquences désastreuses du référendum d'indépendance qu'il avait initié.

Une lettre de M. Barzani sera lue lors de cette session qui doit s'ouvrir à 11H00 GMT, a indiqué le Parlement du Kurdistan irakien dans un communiqué.

Les opposants de M. Barzani dans cette région autonome du nord de l'Irak réclament sa démission pour sortir de la crise sans précédent entre Bagdad et Erbil.

Le mandat de M. Barzani, premier et unique président élu de la région autonome, a expiré en 2013. Il a été prolongé de deux ans par le Parlement puis s'est poursuivi sans élection ni décision formelle face au chaos engendré par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Mardi, le Parlement kurde a voté le gel des activités de la présidence, mettant juridiquement un terme aux prérogatives de M. Barzani.

L'élection présidentielle initialement prévue le 1er novembre a été reportée.

Dimanche, après un accord entre les blocs parlementaires sur la répartition des prérogatives du président entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, le Parlement va en discuter en session", a indiqué à l'AFP le député kurde Iden Maarouf.

Deux partis dominent largement la vie politique kurde irakienne depuis des décennies: le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du défunt président irakien Jalal Talabani.

L'opposition, qui réclame la démission de M. Barzani et un "gouvernement de salut national", a décidé de suspendre son boycott pour participer à la session de dimanche, selon M. Maarouf.

Il y a un mois, M. Barzani organisait en grande pompe un référendum d'indépendance dénoncé à travers le monde et rejeté en bloc par Bagdad.

Le "oui" l'avait massivement emporté mais cette consultation a aussitôt été suivie par des mesures de rétorsion du gouvernement central.

Bagdad a envoyé ses troupes reprendre le contrôle des zones disputées, sous son pouvoir selon la Constitution mais où les Kurdes avaient étendu leur emprise depuis 2003.

Erbil, en position de force depuis la débandade des forces fédérales en 2014 face à la percée jihadiste, a depuis perdu gros. Et après son référendum, le Kurdistan irakien n'a pas obtenu le soutien international qu'il avait espéré.

Sur le terrain, les Kurdes irakiens ont quasiment perdu tous les territoires où les peshmergas s'étaient déployés au-delà des frontières administratives de la région autonome. Ils ont notamment dû céder la riche province de Kirkouk (nord) et ses immenses champs de pétrole qui auraient pu assurer la viabilité économique d'un hypothétique Etat kurde, assurent les experts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.