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Le Kurdistan irakien, une région riche en pétrole


Lundi 18 septembre 2017 à 09h52

Erbil (Irak), 18 sept 2017 (AFP) — Le Kurdistan irakien, qui organisera un référendum sur son indépendance le 25 septembre, est une région autonome depuis 1991 devenue alliée de la coalition internationale antijihadistes.

- Pétrole, marasme économique -

Située dans le nord montagneux de l'Irak et riche en pétrole, cette région compte 4,69 millions d'habitants (soit 15 à 20% de la population irakienne), principalement des Kurdes, mais aussi une minorité de Turkmènes.

Majoritairement sunnite, avec pour langues officielles le kurde et l'arabe, la région regroupe les trois provinces de Dohouk, Erbil et Souleimaniyeh.

Mais les Kurdes irakiens disputent à Bagdad plusieurs zones, en particulier la province multiethnique et pétrolière de Kirkouk, rattachée au gouvernement fédéral.

La région fait face à une situation économique difficile, notamment en raison de la baisse des prix du pétrole, sa principale source de revenus. Les dépenses militaires nécessaires dans la lutte antijihadistes pèsent également sur son budget.

- Campagne contre l'EI -

Les forces kurdes sont un allié clé de la coalition menée par les Etats-Unis avec l'aide de laquelle elles ont pu repousser les jihadistes des zones frontalières du Kurdistan.

Les peshmergas, combattants kurdes, ont notamment pris part à la bataille dans la province de Ninive (nord), où se trouve Mossoul, reconquise le 10 juillet par les forces irakiennes.

La région autonome a aussi accueilli des centaines de milliers de déplacés chassés par les jihadistes et les combats.

- Autonome depuis 1991 -

Le Kurdistan irakien, dont la capitale est Erbil, s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, qui a instauré une République fédérale.

Il jouissait déjà d'une autonomie de fait depuis la guerre du Golfe de 1991. Après la défaite irakienne, les Kurdes s'étaient soulevés, mais la répression avait provoqué un exode, poussant les Etats-Unis et leurs alliés à instaurer une zone d'exclusion aérienne pour les protéger.

Dès 1992, les Kurdes irakiens ont élu un Parlement et constitué un gouvernement. Mais ces institutions ont été paralysées entre 1994 et 1998 par des violences meurtrières entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et son rival de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

En 2003, les Kurdes se sont alliés à la coalition internationale pour renverser Saddam Hussein, et une administration unifiée a été mise en place début 2006.

Massoud Barzani, élu président du Kurdistan en 2005, a vu son mandat arriver à échéance en août 2015, mais le chef du PDK est resté au pouvoir malgré les critiques de l'opposition. Le Parlement de la région a été suspendu en 2015.

- 'L'heure est venue' -

Le 3 février 2016, Massoud Barzani affirme que "l'heure est venue" pour les Kurdes d'Irak de se prononcer par référendum sur la création d'un Etat. "Ce référendum ne mènerait pas nécessairement à la création immédiate d'un Etat (kurde) mais permettrait de connaître la volonté et l'opinion du peuple du Kurdistan concernant son avenir", déclare-t-il.

Le 7 juin 2017, le Kurdistan annonce la tenue du référendum le 25 septembre. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi affirme qu'il comprend le désir des Kurdes mais souligne la nécessité de respecter la Constitution. De nombreux pays étrangers --dont la Turquie et l'Iran voisins qui comptent des minorités kurdes-- s'y opposent.

Le 12 septembre 2017, le Parlement fédéral vote contre et deux jours plus tard limoge le gouverneur de Kirkouk qui a décidé d'organiser le référendum dans sa région.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.