Page Précédente

Le chef du principal parti pro-kurde de Turquie risque 10 ans de prison


Vendredi 28 mars 2008 à 16h43

ANKARA, 28 mars 2008 (AFP) — Le chef du principal parti pro-kurde de Turquie encourt jusqu'à 10 ans de prison pour s'être soustrait à ses obligations militaires en utilisant un faux rapport médical, a rapporté vendredi l'agence de presse Anatolie.

Nurettin Demirtas, le président du Parti pour une société démocratique (DTP), sera jugé à la mi-avril avec 97 coaccusés -des personnes ayant obtenu des rapports médicaux de complaisance et les médecins leur ayant fourni ces documents-, selon Anatolie.

L'acte d'accusation affirme, au vu d'un récent examen médical, que M. Demirtas est apte à accomplir son service militaire, indique l'agence.

M. Demirtas, 35 ans, a été élu en novembre à la tête du DTP, un parti déjà visé par un recours en interdiction déposé en novembre auprès de la Cour constitutionnelle.

Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges au Parlement, est accusé d'être un "foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible" et sa direction d'obéir aux "directives" du chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.

M. Demirtas est considéré comme un "faucon" au sein du militantisme kurde et a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis. Plus de 37.000 personnes ont péri depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.