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La Turquie va poursuivre ses bombardements dans le nord de l'Irak (Erdogan)


Lundi 11 juin 2018 à 15h19

Ankara, 11 juin 2018 (AFP) — Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que l'aviation turque poursuivrait ses bombardements contre les bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak jusqu'à mettre fin à la "menace".

A moins de deux semaines d'élections anticipées cruciales le 24 juin, M. Erdogan a affirmé que 14 cibles avaient été détruites au cours du weekend par l'aviation d'Ankara dans les monts Kandil, confirmant un bilan avancé la veille par l'état-major.

"Souvenez-vous, j'ai parlé de Kandil, j'ai parlé de Sinjar", a-t-il déclaré lors d'un discours de campagne à Nigde (centre). "Nous y avons démarré une opération".

Une source présidentielle a peu après précisé que l'opération en question ne concernait que Kandil.

"Vingt de nos avions ont détruit 14 cibles importantes, des caches d'armes, ce genre de choses. Ils ont frappé, puis sont revenus. Ce n'est pas terminé, cela va continuer", a ajouté le chef de l'Etat turc.

"Nous faisons en sorte que Kandil ne soit plus une menace ou un foyer du terrorisme pour notre pays et notre peuple", a-t-il ajouté.

Le PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, mène depuis 1984 une sanglante rébellion sur le sol turc, mais ses dirigeants se trouvent dans le nord de l'Irak, près de la frontière.

L'armée turque semble avoir multiplié au cours des dernières semaines les incursions terrestres dans cette zone, déjà régulièrement la cible de frappes aériennes.

En pleine campagne pour les élections législatives et présidentielle du 24 juin, le président turc a annoncé la semaine dernière sa volonté d'y lancer une offensive militaire, sur le modèle des deux campagnes menées depuis 2016 contre le groupe Etat islamique (EI) et des rebelles kurdes dans le nord de la Syrie.

Le conflit entre Ankara et la rébellion kurde a repris de plus belle en 2015 après la rupture d'une fragile trêve qui a mis fin aux espoirs d'une résolution à court terme de cette crise, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.