Page Précédente

La Turquie "sérieusement inquiète" de la viabilité de la trêve en Syrie


Vendredi 26 février 2016 à 11h22

Ankara, 26 fév 2016 (AFP) — La Turquie est "sérieusement inquiète" à propos de la viabilité du cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur dans les prochaines heures dans la Syrie voisine, en raison de la poursuite des bombardements russe, a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin.

"Nous soutenons en principe le cessez-le-feu. La Turquie a joué un rôle actif dans la prise d'une telle décision", a-t-il dit lors d'un point de presse à Ankara, avant d'exprimer son pessimisme, en raison d'"événements qui se sont produits dans le passé".

"Nous sommes sérieusement inquiets de l'avenir de cette trêve en raison de la poursuite des bombardements russes et des attaques au sol des forces d'Assad", le président syrien Bachar al-Assad, a-t-il souligné.

La Russie a affirmé vendredi continuer de bombarder les "organisations terroristes" en Syrie, mais refusé de confirmer qu'elle avait mené des frappes dans la matinée, notamment contre des bastions rebelles non jihadistes.

Le régime de Damas, l'opposition armée et les forces kurdes ont annoncé qu'ils respecteraient le cessez-le-feu, parrainé par les Etats-Unis et la Russie et censé débuter samedi à 00h00 heure locale (vendredi 22h00 GMT). La trêve exclut les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.

"Nous voulons voir que qui se produira concrètement sur le terrain", a affirmé M. Kalin.

Jeudi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait affirmé que la trêve n'était "pas contraignant" pour la Turquie, qui ripostera à toute attaque contre son territoire de la milice kurde, qu'elle considère comme "terroriste".

M. Davutoglu évoquait le PYD (Parti de l'union démocratique, principale formation kurde en Syrie) et son bras armé, les YPG (Unités de protection du peuple), qui contrôlent des zones à la frontière turque et qui ont récemment profité de l'offensive des forces du régime syrien dans le nord, soutenus par les raids de l'aviation russe, pour avancer.

L'artillerie turque a bombardé à plusieurs reprises les positions des YPG ces derniers jours.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.