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La Turquie rejette toute médiation française avec une force arabo-kurde en Syrie


Vendredi 30 mars 2018 à 09h44

Istanbul, 30 mars 2018 (AFP) — La Turquie a rejeté vendredi toute médiation française en vue d'un dialogue entre Ankara et une force arabo-kurde syrienne dont des représentants ont été reçus jeudi à l'Elysée.

"Nous rejetons tout effort visant à promouvoir un dialogue, des contacts ou une médiation entre la Turquie et ces groupes terroristes", a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin après que Paris eut appelé à un dialogue entre la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (FDS) honnies par Ankara.

La Turquie considère en effet que la composante arabe de ces forces n'est qu'une façade destinée à donner une certaine légitimité à une milice dominée par les Unités de protection du peuple (YPG) liées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) classé comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.

"Au lieu de prendre des mesures susceptibles d'être interprétées comme conférant une légitimité à des organisations terroristes, les pays que nous considérons comme amis et alliés doivent prendre fermement position contre le terrorisme dans toutes ses formes. Les noms divers et variés ne sauraient cacher la vraie identité d'une organisation terroriste", a ajouté M. Kalin.

Une délégation des FDS a été reçue jeudi à l'Elysée par le président français Emmanuel Macron qui "a rendu hommage aux sacrifices et au rôle déterminant des FDS" dans la lutte contre le groupe Etat islamique.

Les FDS sont le principal fer de lance sur le terrain en Syrie de la Coalition internationale contre l'EI emmenée par les Etats-Unis.

La Turquie a lancé en janvier une offensive contre les YPG dans le nord de la Syrie, les chassant le 19 mars de leur fief d'Afrine.

Au cours de l'entretien, M. Macron a redit l'engagement de la France contre le PKK et son attachement à la sécurité de la Turquie mais il aussi prôné un dialogue entre Ankara et les FDS.

"Prenant acte de l'engagement des FDS à n'avoir aucun lien opérationnel avec ce groupe terroriste et à condamner tout acte à caractère terroriste d'où qu'il vienne, il a souhaité qu'un dialogue puisse s'établir entre les FDS et la Turquie avec l'assistance de la France et de la communauté internationale", a précisé l'Elysée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.