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La Turquie pourrait prendre de nouvelles mesures contre la milice kurde syrienne (responsable)


Vendredi 26 février 2016 à 17h35

Ankara, 26 fév 2016 (AFP) — La Turquie se réserve la possibilité de mesures supplémentaires contre la milice kurde syrienne, déjà visée par des tirs d'artillerie, et n'exclut pas des raids aériens, a déclaré vendredi un haut responsable turc, à quelques heures de l'entrée en vigueur d'une trêve en Syrie.

S'adressant à des journalistes étrangers à Ankara, le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, a une nouvelle fois déploré l'appui apporté par les Etats-Unis au PYD (Parti de l'union démocratique, principale formation kurde en Syrie) et à son bras armé les YPG (Unités de protection du peuple) que la Turquie considère comme étant terroristes, liés aux rebelles kurdes turc du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Ils sont bien conscients que la situation tourne à leur avantage. Ils ont le soutien des Américains, d'Assad (le président syrien Bachar Al-Assad, ndlr) et des Russes", a souligné le responsable.

M. Kalin a admis des frictions avec Washington mais affirmé que celle-ci avait adopté une approche plus "prudente" quant à son soutien aux forces kurdes de Syrie. "Je remarque certains changements (...) mais il y encore du travail à faire", a-t-il ajouté.

L'artillerie turque a bombardé ces dix derniers jours les positions des YPG près de la frontière turque, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice.

La Turquie est en profond désaccord avec son allié américain au sujet de cette milice que Washington soutient militairement, car elle se trouve en première ligne du combat contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Nous prenons des mesures à la frontière (syrienne). Nous prendrons des mesures supplémentaires si la situation se détériore", a prévenu M. Kalin.

Sur la question de savoir si celles-ci pourraient s'étendre à des frappes aériennes, comme celles effectuées par l'aviation turque contre les caches du PKK dans le nord de l'Irak, M. Kalin a répondu : "Cela dépend du niveau de la menace. Nous allons voir. Je ne peux pas vous répondre oui ou non. Tout dépend des zones et des cibles concernées".

Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait demandé à ce que le PYD-YPG soit exclu du cessez-le-feu qui doit débuter vendredi à 22H00 GMT, comme le sont déjà les jihadistes de l'EI et du Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda).

Les dirigeants turcs ont attribué l'attentat survenu le 17 février dans le centre d'Ankara et qui a tué 29 personnes au PYD-YPG, avec le soutien du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.