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La Turquie peu "optimiste" sur la trêve, ripostera contre les kurdes "si nécessaire"(ministre)


Mardi 23 février 2016 à 14h08

Ankara, 23 fév 2016 (AFP) — La Turquie a salué mardi le projet américano-russe de cessez-le-feu qui devrait entrer en vigueur samedi en Syrie mais s'est déclarée peu optimiste sur sa portée et promis de riposter contre la milice kurde si elle était attaquée.

"Je salue cette trêve mais je ne suis pas très optimiste qu'elle sera respectée par toutes les parties", a déclaré le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, à un groupe de journalistes.

Le ministre a surtout émis des "réserves" sur sa viabilité compte tenu des doutes sur une possible poursuite des bombardements aériens de la Russie.

"Nous espérons que personne ne tentera de procéder à des frappes aériennes, que personne ne tuera des civils pendant que le cessez-le-feu est en vigueur. Nous espérons que tous les groupes en Syrie, y compris l'opposition modérée, prendront part à la reconstruction du pays à la fin des négociations", a ajouté M. Kurtulmus.

L'artillerie turque bombarde depuis plus d'une semaine les positions des forces kurdes du YPG (unités de protection du peuple) aux alentours d'Azaz (nord de la Syrie) et ses environs, proche de sa frontière, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice, conformément aux règles d'engagement établis par Ankara.

Sur ce point, M. Kurtulmus a prévenu que la Turquie continuera "si nécessaire" de riposter aux tirs provenant de la Syrie même lorsque la trêve entrera en vigueur. "La Turquie défendra son intégrité territoriale, c'est clair", a-t-il dit.

L'accord russo-américain intervient au moment où la rébellion est grandement affaiblie après une offensive d'envergure de l'armée appuyée par l'aviation russe dans la province septentrionale d'Alep, à la frontière turque.

La Turquie est farouchement hostile au régime de Damas et à son principal soutien militaire, la Russie. Elle accueille sur son sol 2,7 millions de déplacés qui ont fui la guerre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.