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La Turquie fustige une exposition dédiée aux Kurdes syriens au Parlement européen


Mercredi 13 juillet 2016 à 13h14

Ankara, 13 juil 2016 (AFP) — La Turquie a vivement critiqué mardi le Parlement européen pour avoir autorisé une exposition de photos centrée sur les militants kurdes de Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu'elle considère comme "terroriste".

"Nous condamnons l'inauguration de cette exposition mettant en scène le chef de l'organisation terroriste PKK (Abdullah Öcalan) et les terroristes de son allié Syrien, le PYD (Parti de l'union démocratique)", a souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le texte accuse le Parlement européen d'avoir ainsi été l'instrument de "l'apologie du terrorisme".

L'exposition, supervisée par un eurodéputé autrichien, a été inaugurée lundi à Bruxelles. Une trentaine de photos illustrent la zone du Rojava, située à la frontière turco-syrienne et tenue par la milice kurde syrienne.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a aussi condamné l'exposition sur les réseaux sociaux.

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, s'est également joint aux critiques accusant le Parlement européen de faire "la publicité d'une organisation terroriste".

"Nous avons du mal à comprendre quel est le but du Parlement européen à travers cette apologie du PYD qui est le prolongement organique du PKK reconnu comme organisation terroriste par l'Union européenne elle-même", a interpellé le porte-parole.

Ankara accuse l'aile militaire du PYD d'organiser des attaques sur le sol turc en collaborant avec le PKK, et le considère comme un mouvement terroriste. La Turquie réclame une position commune avec les Etats-Unis, mais ceux-ci coopèrent avec les factions kurdes contre le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Les autorités turques redoutent qu'un soutien étranger permette aux Kurdes syriens, qui occupent déjà une grande partie du nord de la Syrie, d'étendre encore leur influence et de contrôler ainsi la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.