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La Turquie déstabilisée par des violences depuis l'été


Mercredi 4 novembre 2015 à 16h35

Istanbul, 4 nov 2015 (AFP) — La Turquie, qui a perdu deux soldats mercredi lors d'affrontements avec la rébellion kurde, est en proie à la violence depuis l'été.

--JUILLET--

- 20: le conflit syrien déborde en Turquie avec un attentat-suicide à Suruç (34 morts) visant de jeunes militants de la cause kurde, attribué par les autorités à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).

- 22: les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) revendiquent l'assassinat de deux policiers dans le sud-est.

- 24: Ankara lance une "guerre contre le terrorisme", affirmant viser la rébellion kurde comme l'EI en Syrie. Les nombreux raids aériens suivants se concentrent surtout sur la guérilla kurde, dans le sud-est mais aussi dans le nord de l'Irak.

Début d'une vague d'arrestations visant les proches du PKK, de l'EI et de l'extrême-gauche.

- 25: "les conditions du maintien du cessez-le-feu (en vigueur depuis 2013) ont été rompues", affirme la branche armée du PKK.

--AOUT--

- 10: dans le sud-est, cinq policiers et un soldat sont tués dans des attaques attribuées au PKK. Un groupe clandestin d'extrême gauche revendique un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

- 19: 8 soldats turcs tués dans la province de Siirt (sud-est).

--SEPTEMBRE--

- 7: 16 soldats turcs tués dans le sud-est.

- 8: incursion au sol de l'armée turque dans le nord de l'Irak où l'aviation turque bombarde massivement le PKK. Quatorze policiers tués dans l'est.

- 9: le principal parti prokurde met en garde contre les risques de "guerre civile" après avoir subi une vague de violences

- 12: levée du couvre-feu dans la ville de Cizre (sud-est) après huit jours de combats entre police et pro-PKK qui ont tué, selon les ONG, 21 civils.

- 20: le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan réunit plus de 100.000 personnes à Istanbul "contre le terrorisme".

--OCTOBRE--

- 10: un double attentat-suicide, le plus meurtrier de l'histoire du pays, fait 102 morts lors d'un rassemblement de gauche et pro-Kurdes à Ankara. Les autorités incriminent l'EI et multiplient les interpellations dans les milieux jihadistes.

Le PKK suspend ses opérations armées jusqu'aux élections législatives prévues le 1er novembre, sauf en cas de légitime défense.

- 18: six soldats et une vingtaine de rebelles kurdes tués dans l'extrême sud-est et l'est.

- 26: sept membres présumés de l'EI et deux policiers tués lors d'une fusillade à Diyarbakir (sud-est), le plus sérieux incident sur le sol turc depuis qu'Ankara a rejoint la coalition antijihadiste.

-28: spectaculaire raid policier filmé en direct sur le siège de deux chaînes de télévision proches de l'opposant Fethullah Gülen. L'Union européenne se dit "préoccupée", les protestations se multiplient après une série d'agressions, poursuites et arrestations de journalistes. Le lendemain, deux journaux d'opposition sont empêchés de paraître.

- 30: un militant syrien antijihadiste et l'un de ses amis retrouvés décapités en Turquie. L'EI revendique le meurtre le surlendemain.

--NOVEMBRE--

-1er: l'AKP (Parti de la justice et du développement) de M. Erdogan triomphe aux élections législatives et retrouve sa majorité absolue au Parlement perdue aux précédentes élections de juin.

- 2: arrestation de deux journalistes du magazine d'opposition Nokta, écroués le lendemain pour "tentative de coup d'Etat". Washington déplore les "pressions" sur les médias.

- 3: trois militants kurdes tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre dans le sud-est. L'armée annonce avoir bombardé la veille des positions PKK en Turquie et dans le nord de l'Irak. Une quarantaine de pro-Gülen interpellés.

-4: deux soldats turcs tués lors d'affrontements avec le PKK dans le sud-est. M. Erdogan ne fera "aucune pause" dans la lutte anti-PKK "à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.