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La Turquie arrête deux Tchèques soupçonnés d'avoir combattu aux côtés des Kurdes en Syrie


Jeudi 17 novembre 2016 à 16h22

Istanbul, 17 nov 2016 (AFP) — La Turquie a récemment arrêté deux ressortissants tchèques de retour de Syrie où ils sont soupçonnés d'avoir combattu aux côtés des milices kurdes, ont indiqué jeudi des médias turcs et une source officielle à Prague.

Les deux Tchèques, un homme et une femme, ont été arrêtés dans la province de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie frontalier de la Syrie et de l'Irak, selon le journal progouvernemental Sabah. Le ministère tchèque des Affaires étrangères a confirmé ces arrestations, précisant en avoir été informé le 13 novembre.

Selon Sabah, les deux Tchèques, identifiés comme Miroslav Farkas et Marketa Vselichova âgés respectivement de 30 et de 24 ans, ont été arrêtés en traversant la frontière vers la Turquie après avoir combattu en Syrie dans les rangs des Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées comme une organisation terroriste par Ankara.

Ils ont été placés en garde à vue à Sirnak, a ajouté le journal. Il s'agit des premières arrestations rapportées en Turquie d'étrangers soupçonnés d'avoir combattu aux côtés des YPG.

A Prague, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Michaela Lagronova a indiqué à l'AFP que les deux Tchèques avaient été arrêtés en tentant d'entrer en Turquie par un passage frontalier avec l'Irak, un pays par lequel transitent souvent les combattants étrangers se rendant en Syrie.

"La police a saisi sur eux des documents mentionnant l'organisation YPG", a précisé Mme Lagronova.

"Ils ont été interrogés par le procureur et accusés d'appartenance à YPG", a-t-elle ajouté.

Selon elle, ils "risquent de lourdes peines" en Turquie où l'état d'urgence est en vigueur depuis le coup d'Etat avorté de juillet.

"Jusqu'au début du procès, nous n'avons aucune possibilité de parler avec eux. Nous sommes en contact avec leur avocat turc", a-t-elle dit avant d'ajouter que la diplomatie tchèque oeuvrait pour leur expulsion vers la République tchèque.

Marketa Vselichova, une étudiante de 24 ans, s'était dite récemment "fascinée par le combat des Kurdes pour leur liberté", dans un entretien à la presse tchèque.

"J'ai lu beaucoup de livres à ce sujet, et j'ai fini par décider d'y aller", a-t-elle confié en août au journal Dnes, selon lequel elle s'est déjà rendue à quatre reprises dans cette région.

"Parmi les soldats kurdes, il y a actuellement une vingtaine de Tchèques, je suis la seule fille parmi eux. Les Tchèques combattent malheureusement aussi du côté de l'Etat islamique", a-t-elle alors affirmé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.