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La Turquie appelle au départ du coordinateur américain pour la lutte contre l'EI


Jeudi 18 mai 2017 à 17h42

Ankara, 18 mai 2017 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères a appelé jeudi au départ de l'envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale en Syrie et en Irak, Brett McGurk, l'accusant de soutenir les milices kurdes syriennes et les séparatistes kurdes turcs.

"Il serait bon que cette personne soit remplacée", a déclaré Mevlüt Cavusoglu jeudi dans une interview à la chaîne privée NTV, affirmant que M. McGurk "soutient clairement" les milices kurdes syriennes YPG et les séparatistes kurdes turcs du PKK, deux groupes considérés comme "terroristes" par Ankara.

Ces déclarations surviennent après la rencontre mardi à Washington du président turc Recep Tayyip Erdogan avec son homologue américain Donald Trump, au cours de laquelle ils ont promis de renforcer leur "partenariat stratégique" et leurs "relations exceptionnelles".

Mais les discussions entre les deux chefs d'Etat se sont tenues dans un contexte tendu, après que Washington a annoncé la semaine dernière la livraison prochaine d'armes aux YPG (Unités de protection du peuple kurde).

Les Etats-Unis considèrent la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, comme leur allié le plus efficace sur le terrain en Syrie contre les jihadistes du groupe EI.

Mais la Turquie fait valoir que ces milices sont un prolongement en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste classée "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. La Turquie redoute que ces armes finissent par être utilisées contre elle par les Kurdes.

Le président Erdogan avait exhorté l'administration Trump à revenir "sans délai" sur cette décision.

M. Erdogan a affirmé jeudi soir avoir assuré à M. Trump que la Turquie ne prendrait pas part à une opération pour reprendre Raqa, "capitale" autoproclamée de l'EI en Syrie, aux côtés des milices kurdes.

"Je leur ai souhaité +bon courage+, nous ne pouvons participer à une opération avec des groupes terroristes", a-t-il déclaré devant un parterre d'hommes d'affaires à Istanbul.

"J'ai également dit que si ces groupes terroristes menacent notre pays, nous appliquerons nos règles d'engagement et ferons le nécessaire", a-t-il ajouté.

Selon une source au sein du conseil civil de Raqa, une structure composée d'habitants qui devrait diriger la ville une fois reprise à l'EI, Brett McGurk était dans le nord de la Syrie mardi et mercredi, notamment pour rencontrer des dirigeants des FDS et des YPG à propos de l'offensive à venir contre Raqa.

burs-lsb/ezz/mr

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.