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La Turquie annonce que sa frontière avec la Syrie est débarassée de l'EI


Dimanche 4 septembre 2016 à 20h30

Istanbul, 4 sept 2016 (AFP) — Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé dimanche que la frontière turco-syrienne avait été totalement sécurisée après que les forces turques et les rebelles syriens ont chassé le groupe jihadiste Etat islamique (EI) des dernières zones qu'il contrôlait.

"Depuis Azaz jusqu'à Jarablos, notre (bande frontalière) de 91 km a été totalement sécurisée. Toutes les organisations terroristes ont été chassées", a déclaré M. Yildirim lors d'un discours télévisé à Diyarbakir (sud-est).

Un peu plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que l'EI avait perdu ses dernières positions sur la frontière turco-syrienne.

"L'EI a perdu tout contact avec le monde extérieur après avoir perdu les derniers villages frontaliers entre la rivière Sajour et (la localité d') Al-Raï", a indiqué l'Observatoire.

"Les rebelles et les factions islamistes soutenus par les chars et l'aviation turcs" se sont emparés de plusieurs villages frontaliers "après que l'EI s'est retiré, mettant fin à sa présence (...) sur la frontière", a précisé l'OSDH.

La perte de cette zone frontalière prive l'EI de points de passage pour les recrues et l'approvisionnement depuis la Turquie, même si l'organisation ultraradicale sunnite contrôle encore de larges pans de territoires en Syrie et en Irak.

La Turquie a lancé le 24 août l'opération militaire "Bouclier de l'Euphrate" dans le nord de la Syrie, affirmant viser tant l'EI que les milices kurdes qui ont joué un rôle majeur pour chasser les jihadistes d'une grande partie de la frontière.

Les YPG (Unités de protection du peuple kurde) sont un partenaire stratégique de la coalition antijihadistes conduite par les États-Unis.

Mais Ankara considère les YPG comme une "organisation terroriste" et s'est alarmé de son expansion le long de sa frontière, craignant la création d'une zone autonome kurde dans le nord de la Syrie.

Pour la Turquie, les YPG sont étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène régulièrement des attaques meurtrières contre ses forces de sécurité sur son territoire depuis la fin d'un cessez-le-feu en juillet 2015.

M. Yildirim a déclaré que le but de la Turquie était de "nettoyer les éléments de Daech (acronyme arabe de l'EI), du PKK, des YPG et du PYD (Parti de l'union démocratique kurde) dans le nord de la Syrie et de sécuriser sa frontière.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.