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La Turquie a mené mardi de nouveau raids contre le PKK en Irak: 55 morts (sources de sécurité)


Samedi 19 septembre 2015 à 13h54

Ankara, 19 sept 2015 (AFP) — L'aviation turque a mené mardi dernier une nouvelle série de frappes d'envergure contre les camps des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, tuant au moins 55 de leurs combattants, selon des sources de sécurité citées par l'agence pro-gouvernementale Anatolie.

Ces bombardements ont visé les bases de Sinat et de Haft Anin dans le nord de l'Irak, et des dépôts de munitions ont été détruits, précise l'agence.

L'opération, qui a mobilisé des chasseurs F-16 et F-4, a permis de "neutraliser au moins 55 à 60 terroristes" du PKK, ajoute Anatolie.

L'armée turque a lancé au moins deux autres grandes opérations de ce genre contre les bases-arrière des rebelles kurdes ces dernières semaines.

Par ailleurs, dans le but de renforcer la lutte contre le mouvement kurde armé avec lesquels les combats ont repris de plus belle après une trêve de deux ans, le gouvernement intérimaire turc, chargé de diriger la Turquie jusqu'aux élections du 1er novembre, a décidé d'engager 5.000 nouveaux "gardiens de village", une organisation paramilitaire kurde controversée, a annoncé le ministre de l'intérieur Selami Altinok, cité par la presse.

"Suivant les instructions de notre Premier ministre (Ahmet Davutoglu), nous procéderont à l'affichage dans les journaux pour engager 5.000 gardiens de village", a-t-il dit, cité par la chaîne d'information NTV.

Cette force auxiliaire armée, créée vers la fin des années 1980, est constituée actuellement d'environ 70.000 hommes et femmes rémunérés par l'Etat.

L'abandon de ce système de supplétifs a été réclamé à plusieurs reprises par les organisation de défense des droits de l'Homme en Turquie et à l'étranger.

La milice, qui connaît très bien la zone montagneuse kurde et participe aux opérations militaires contre le PKK, a une réputation controversée, entachée par des affaires de drogue et de violences.

Quelque 5.000 miliciens ont été impliqués dans des crimes ou des délits mais seulement 900 ont été poursuivis, selon des chiffres officiels.

Depuis la fin juillet, les affrontements meurtriers ont repris entre l'armée et le PKK dans le sud-est de la Turquie. Les attaques conduites par le PKK se succèdent à un rythme quotidien dans cette région. L'armée y répond en bombardant les repaires du mouvement en Irak.

Selon un bilan établi par la presse favorable au gouvernement, ces violences ont causé la mort de près de 150 soldats ou policiers et environ 1.100 rebelles du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.