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La justice turque ordonne la libération de deux journalistes britanniques détenus pour "terrorisme"


Jeudi 3 septembre 2015 à 14h33

Diyarbakir (Turquie), 3 sept 2015 (AFP) — Un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a ordonné jeudi la remise en liberté de deux journalistes britanniques arrêtés la semaine dernière en Turquie sur la base d'accusations de "terrorisme", a-t-on appris de source judiciaire.

Les deux reporters de la chaîne d'information sur internet Vice News, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, devraient quitter leur prison d'Adana (sud) "dans les heures qui viennent", a précisé cette source à l'AFP.

Le tribunal a par contre décidé de maintenir leur traducteur, de nationalité irakienne, en détention, a-t-elle ajouté.

Les deux journalistes et leur traducteur avaient été arrêtés le 27 août alors qu'ils couvraient autour de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est turc, les violences qui opposent depuis plus d'un mois les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes) et les forces de sécurité turques.

La justice turque leur reproche d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK. Ils ont été formellement inculpés lundi et placés en détention provisoire.

Parmi les éléments à charge retenus par le juge figurent des images tournées par les journalistes montrant des jeunes militants proches du PKK en train de fabriquer des cocktails Molotov, ainsi que des carnets détaillant la structure du mouvement rebelle, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anatolie.

Vice News a catégoriquement démenti ces allégations jugées "sans fondement".

Washington, Bruxelles et les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, ont vivement dénoncé l'incarcération des journalistes.

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan est régulièrement accusé de faire pression sur la presse pour faire taire les critiques contre son régime.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.