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La journaliste néerlandaise expulsée de Turquie jure d'y retourner


Jeudi 10 septembre 2015 à 13h34

La Haye, 10 sept 2015 (AFP) — Une journaliste néerlandaise, qui avait été arrêtée alors qu'elle couvrait les affrontements entre l'armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est de retour aux Pays-Bas et a juré jeudi de retourner en Turquie "le plus vite possible".

"Je me sens comme une réfugiée, je préfèrerai être là-bas plutôt qu'ici", a affirmé Frederike Geerdink à la télévision publique néerlandaise NOS : "je veux y retourner le plus vite possible".

Installée depuis 2006 en Turquie, Frederike Geerdink a été arrêtée samedi alors qu'elle se trouvait avec des membres du Parti pour la démocratie des peuples (HDP, prokurde) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari (sud-est).

Depuis fin juillet, de violents affrontements ont repris entre les forces de sécurité turques et le PKK dans cette région de la Turquie.

La journaliste avait été remise en liberté mardi avant d'embarquer mercredi soir à destination de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol.

Un responsable turc avait déclaré à l'AFP que Mme Geerdink n'avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu'elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité".

Les ONG de défense de la liberté de la presse ont dénoncé cette interpellation.

Mme Geerdink a officiellement déclaré son départ comme "volontaire", cela lui permettant de revenir en Turquie avant la limite légale de cinq ans applicable en cas d'expulsion forcée.

"Bien que les Pays-Bas soient non violents, ce n'est pas pour moi, il y a du travail à effectuer pour les journalistes en Turquie", a-t-elle affirmé à la NOS.

Cette spécialiste du conflit kurde, établie à Diyarbakir depuis 2012 où elle collabore à des médias néerlandais et étrangers, avait déjà été détenue quelques jours en janvier pour "propagande terroriste" au profit des rebelles du PKK.

Elle avait été relaxée à l'issue de son procès.

Au début du mois, deux journalistes britanniques du site d'information Vice News avaient été arrêtés dans cette région et inculpés sur la base d'accusations de "terrorisme", avant d'être remis en liberté et expulsés. Leur traducteur irakien, Mohammed Ismael Rasool, était toujours détenu dans une prison turque.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, avaient dénoncé l'incarcération des journalistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.