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La frontière Iran-Turquie reste ouverte selon un responsable iranien


Mercredi 12 août 2015 à 17h18

Téhéran, 12 août 2015 (AFP) — Le ministère iranien de l'Intérieur a affirmé mercredi que le poste-frontière Iran-Turquie restait ouvert, démentant sa fermeture annoncée auparavant à la suite d'une attaque contre un camion iranien, a rapporté l'agence Irna.

"Toutes les frontières terrestres du pays (...) notamment celle de Bazargan sont ouvertes et le trafic y passe", a déclaré Majid Agha-Babaie, directeur général au ministère de l'Intérieur chargé des frontières, cité par Irna.

"Aucune des frontières n'a été fermée et ne le sera" dans l'avenir, a-t-il ajouté. Selon Irna, il a toutefois "strictement conseillé" aux chauffeurs de camion et d'autobus d'éviter les voyages terrestres non nécessaires vers la Turquie.

Un autre responsable iranien, également cité par l'agence Irna, a précisé que la frontière a été ouverte par la Turquie et que des camionneurs turcs l'avaient traversée dans le sens Iran-Turquie mais que "les camionneurs iraniens ne veulent toujours pas y aller".

Dans la matinée, Davoud Keshavarzian, le directeur de l'Organisation du trafic routier avait annoncé la fermeture du poste-frontière de Bazargan vers la Turquie.

"Après une nouvelle attaque hier (mardi) soir contre un camion iranien en Turquie, le poste-frontière Bazargan a été fermé vers ce pays", avait-il déclaré, en ajoutant toutefois que "la frontière restait ouverte dans le sens Turquie-Iran".

"Heureusement, le chauffeur est vivant mais son camion a été brûlé", avait-il ajouté. Il a précisé qu'il avait transmis les "protestations" de l'Iran lors d'une rencontre avec l'ambassadeur turc à Téhéran et demandé que "le gouvernement turc assure la sécurité des conducteurs iraniens en Turquie comme le fait l'Iran pour les conducteurs turcs".

Bazargan, situé dans l'extrême nord-ouest de l'Iran, est le principal poste-frontière du pays. Plus de 71.000 camions y ont transité au cours des trois premiers mois de l'année iranienne, qui a commencé le 20 mars.

Samedi, l'Iran avait demandé à ses ressortissants de ne pas se rendre en Turquie par la route après une attaque contre un autobus iranien qui avait fait un mort dans l'est de ce pays.

Fin juillet, deux attaques avaient aussi visé des trains circulant entre Ankara et Téhéran, provoquant la suspension par l'Iran des liaisons ferroviaires entre les deux pays. Le gazoduc Iran-Turquie a également été saboté dans la province frontalière d'Agri (est de la Turquie).

Les attaques se sont multipliées depuis la rupture fin juillet d'une trêve de plus de deux ans entre Ankara et la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actif dans l'est de la Turquie. La trêve a volé en éclats après un attentat qui a fait 32 morts parmi des jeunes militants kurdes dans le sud de la Turquie.

Attribué à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), l'attentat a déclenché un cycle de représailles entre la rébellion kurde et l'armée turque.

Les bombardements lancés dans la foulée par Ankara ont touché en majorité des cibles du PKK dans le nord de l'Irak, et quelques positions de l'EI dans le nord de la Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.