Page Précédente

L'Italie ne veut plus du mollah Krekar, désormais libre en Norvège


Mercredi 30 novembre 2016 à 15h37

Oslo, 30 nov 2016 (AFP) — L'Italie a renoncé à demander à la Norvège l'extradition du très controversé mollah Krekar, a annoncé mercredi le Parquet norvégien, qui a donc ordonné la remise en liberté du prédicateur fondamentaliste kurde irakien.

Dans son communiqué, le Parquet n'a pas précisé les raisons pour lesquelles le ministère italien de la Justice a indiqué dans une lettre à son homologue norvégien que la demande d'extradition "sera retirée".

Réfugié en Norvège depuis 1991, le mollah de 60 ans, de son vrai nom Najumuddin Ahmad Faraj, était jusqu'alors impliqué en Italie dans une affaire d'"association terroriste". La police italienne le soupçonnait d'avoir dirigé un réseau jihadiste kurde, Rawti Shax, présumé lié à l'organisation État islamique (EI) et qui aurait projeté des attentats en Occident.

Élus et éditorialistes norvégiens percevaient cette extradition comme une bénédiction pour leur pays, qui peine depuis plus de dix ans à se débarrasser de ce personnage jugé encombrant.

Considéré comme une menace pour la sécurité nationale et figurant sur les listes des personnes terroristes de l'Onu et des États-Unis, Krekar est depuis 2003 sous le coup d'un arrêté d'expulsion qui n'a jamais été exécuté en l'absence de garanties sur son sort en Irak, où il risque la peine de mort.

Il a passé plusieurs années dans les prisons norvégiennes dans des affaires de menaces et d'appels au meurtre. Et il a été de nouveau écroué le 23 novembre après avoir épuisé tous les recours devant la justice norvégienne pour empêcher son extradition.

Son avocat, Brynjar Meling, a salué "une victoire du droit". "Cela montre qu'il n'est pas possible de dissimuler une expulsion derrière une demande d'extradition. Cette décision est une défaite pour ceux qui ont essayé", a-t-il dit aux médias norvégiens.

Le Parquet a demandé la remise en liberté du mollah Krekar, qui devait intervenir rapidement.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.