
Mercredi 15 octobre 2008 à 13h49
ANKARA, 15 oct 2008 (AFP) — Le chef d'état-major de l'armée turque a affirmé mercredi avoir lancé des poursuites contre les auteurs d'articles indiquant que l'armée a négligé des renseignements qui auraient pu lui permettre d'éviter une attaque meurtrière des rebelles kurdes et contre leurs sources.
"Nous avons lancé une action légale contre ceux qui ont divulgué des informations secrètes et contre ceux qui les ont utilisées", a déclaré le général Ilker Basbug à Balikesir (nord-ouest) lors d'une allocution retransmise par les télévisions.
"Ceux qui prétendent encore que les actions de l'organisation terroriste sont des succès ont la responsabilité de chaque goutte de sang versé, maintenant et dans l'avenir", a poursuivi l'officier, visiblement en colère.
Ses déclarations interviennent au lendemain de la publication par le quotidien libéral Taraf d'un article affirmant que l'état-major avait reçu des renseignements sur un projet d'attaque des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre une caserne proche de la frontière irakienne, avant que celle-ci n'aie lieu.
L'assaut, mené le 3 octobre avec le soutien d'armes lourdes depuis l'Irak, a coûté la vie à 17 soldats.
Taraf affirme que l'armée avait connaissance des déplacements d'un groupe de 80 rebelles à travers les montagnes du nord de l'Irak en direction de la frontière turque un mois avant l'assaut.
Cinq jours avant l'attaque, un rapport a prévenu que les rebelles transportaient des pièces d'artillerie anti-aérienne et des renseignements fournis par les Etats-Unis quelques heures avant l'opération montraient les rebelles installant leurs armes et minant les alentours, selon Taraf.
Le général Basbug a indiqué que l'armée menait une enquête interne sur l'attaque et annoncerait ses résultats une fois achevée.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les Etats-Unis, le PKK mène depuis 1984 une lutte armée pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Il dispose de plusieurs camps dans le nord de l'Irak. Le conflit a fait quelque 44.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.