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Kurdistan irakien: le parti d'opposition Gorran sommé de quitter Erbil


Dimanche 11 octobre 2015 à 22h55

Souleimaniyeh (Irak), 11 oct 2015 (AFP) — Gorran, parti d'opposition dans le Kurdistan irakien, a annoncé dimanche que ses principaux dirigeants avaient été sommés de quitter Erbil, capitale de cette région autonome du nord de l'Irak, par le parti du président en exercice Massoud Barzani.

Cette démarche intervient alors que des milliers de personnes sont descendues ces derniers jours dans la rue dans les fiefs du parti Gorran (Changement) pour réclamer la démission de M. Barzani, en l'accusant de privilégier les intérêts de son clan au détriment de la population.

Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani (69 ans) accuse Gorran de fomenter la contestation.

Le Parlement du Kurdistan ainsi que trois ministres du Gorran ont été sommés par le PDK de quitter la ville, selon un communiqué du parti d'opposition.

"Le bureau politique du PDK a utilisé ses représentants au Parlement et au gouvernement pour informer le président du Parlement et l'équipe ministérielle de Gorran qu'ils ne devaient plus se rendre à leur lieu de travail et devaient quitter la capitale de notre région", ajoute le texte.

Au moins quatre personnes ont été tuées samedi et dimanche lors de manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours dans la plupart des localités du sud du Kurdistan.

Ces manifestations qui avaient commencé à Souleimaniyeh, principale ville du sud du Kurdistan et bastion traditionnel de l'opposition au PDK, réclamaient au départ le paiement des salaires des fonctionnaires mais exigent désormais la démission de M. Barzani dont le mandat a expiré en août.

Plusieurs sièges du PDK ont été incendiés.

"Je condamne les récentes violences et regrette la perte de vies.C'est un plan préparé par les militants de Gorran pour inciter à la haine et la violence", a déclaré Mansour Barzani, chef des renseignements de la région autonome et fils du président.

Samedi, les employés à Erbil de la chaîne de télévision NRT basée à Souleimaniyeh ont été détenus et conduits hors de la région d'Erbil par les forces de sécurité loyales au PDK.

Dans un communiqué, la chaîne a affirmé que son bureau dans la ville de Dohouk (ouest), troisième grande ville du Kurdistan également sous contrôlé du PDK, avait également été fermée.

"NRT appelle les représentants de pays étrangers dans le Kurdistan, toutes les organisations et partis politiques ainsi que le peuple du Kurdistan à élever leur voix contre ces abus", ajoute la chaîne.

La colère gronde depuis des semaines au Kurdistan où les fonctionnaires manifestent régulièrement pour réclamer le paiement de leurs salaires qu'ils n'ont pas touchés depuis plus de trois mois.

strs/jmm/feb/bpe

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.