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Kurdistan d'Irak: les manifestants restent mobilisés contre "les corrompus"


Vendredi 22 decembre 2017 à 15h51

Souleimaniyeh (Irak), 22 déc 2017 (AFP) — Les manifestants demeuraient mobilisés vendredi au Kurdistan d'Irak pour le cinquième jour consécutif contre le gouvernement régional accusé de "corruption" et pour exiger la libération des personnes interpellées lors des manifestations.

"A bas le gouvernement de corrompus, non à la corruption", ont scandé les protestataires à Chamchamal, une localité à 70 km au sud de Souleimaniyeh, la deuxième ville de la région autonome, dans le nord de l'Irak.

A Rania, une ville à 130 km au nord-ouest de Souleimaniyeh, à la pointe de la contestation et où cinq manifestants ont été tués mardi par les forces de l'ordre, ils ont scandé "les assassins doivent être traduits en justice", ont rapporté des témoins.

Rania, ville de 100.000 habitants, est de longue date marginalisée sur le plan économique. Ses habitants vivent en majorité des fruits de la contrebande vers l'Iran proche.

Des dizaines de manifestants, accompagnés de trois députés du parti Goran, ont scandé quelques slogans sur la place du Sérail à Souleimaniyeh pendant quelques minutes avant d'être dispersés par des tirs en l'air et à coup de grenades lacrymogènes. Les trois parlementaires, qui suffoquaient, ont été transportés à l'hôpital.

Près de 200 personnes ont été arrêtées depuis mercredi, uniquement dans la ville de Souleimaniyeh, selon des militants du parti Goran. Des dizaines d'autres ont été interpellées dans les localités de la région, ont-ils ajouté.

Depuis le début des émeutes lundi, une vingtaine de sièges de partis politiques et une mairie ont été incendiés, les manifestants accusant le gouvernement de la région autonome de corruption et appelant à sa chute.

Ces protestations ont entraîné une crise politique: le parti Goran (10 ministres) et celui du Groupe islamique (deux ministres) ont annoncé leur retrait du gouvernement régional de Nechervan Barzani, qui compte 21 membres.

Ces manifestations interviennent après le fiasco du référendum d'indépendance de l'automne et alors que la région autonome traverse la plus grave crise économique de son histoire sur fond de conflit sur la répartition du budget avec le gouvernement fédéral.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.