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Kurdes: Ankara accuse une députée européenne de partialité


Lundi 22 février 2016 à 15h24

Ankara, 22 fév 2016 (AFP) — La Turquie a accusé lundi une membre du Parlement européen, rapporteur sur la Turquie, d'avoir "perdu sa neutralité" en rendant compte d'une mission dans le sud-est du pays, en proie à de violents affrontements entre l'armée et la rébellion kurde.

La députée socialiste néerlandaise Kati Piri "a perdu sa neutralité sur les questions turques" et travaille de manière "partiale", a déclaré le ministre aux Affaires européennes Volkan Bokzir, dans un communiqué.

Sur sa page Facebook, Mme Piri a partagé ses impressions après une visite vendredi dans la ville de Diyarkakir, où les tensions restent vives entre les forces de sécurité et la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Les actions des forces de sécurité sont fréquemment dures et sans pitié. Cela rend la vie dans ces régions impossible", affirme-t-elle.

Mme Piri fait aussi état de "graves violations des droits de l'Homme" et du "désespoir croissant de nombreuses personnes".

La parlementaire appelle à un arrêt des hostilités dans ce qu'elle qualifie de "guerre civile sanglante en Turquie".

En retour M. Bokzir lui reproche de n'avoir "décrit à aucun endroit de ce texte (le PKK) comme une organisation terroriste", alors qu'il est considéré comme telle par Ankara et par l'UE.

De violents combats ont repris depuis l'été dernier entre le PKK et les forces turques, après une accalmie de deux ans.

Les affrontements dans la région kurde ont fait de nombreux morts de part et d'autre -250 militaires et policiers et plus de 750 rebelles, selon l'armée-. Quelque 200 civils auraient perdu la vie depuis l'instauration des couvre-feu en décembre dernier, selon les ONG.

Les dirigeants turcs ont accusé le PKK et la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) d'être derrière l'attentat à la voiture piégée survenu jeudi à Ankara, qui a fait 28 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.