Vendredi 24 novembre 2023 à 16h46
Paris, 24 nov 2023 (AFP) — Un Iranien d'une vingtaine d'années, condamné et exécuté dans une affaire liée à la contestation dans le pays, a été enterré sous forte surveillance policière, a indiqué vendredi une organisation de défense des droits humains.
Milad Zohrevand, qui a été exécuté jeudi à l'aube dans une prison de Hamadan dans l'ouest de l'Iran, est le huitième homme qui a subi la peine capitale en lien avec la contestation qui secoue l'Iran depuis septembre 2022.
M. Zohrevand a été enterré dans le cimetière de Hamadan, et seuls 20 membres de sa famille ont pu assister à ses funérailles, selon l'ONG Hengaw, basée en Norvège.
Il avait été condamné à mort pour le meurtre d'un Gardien de la Révolution au cours d'une manifestation en novembre 2022, à l'issue d'un procès arbitraire selon des ONG.
Hengaw, qui défend les droits de la minorité kurde en Iran, a affirmé que l'exécution s'était déroulée "en secret". Le condamné a été informé au dernier moment et s'est vu refuser une dernière visite de sa famille.
Les médias iraniens n'ont pas rapporté l'exécution.
Les manifestations ont éclaté en Iran après la mort d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour non respect du strict code vestimentaire islamique. Elles ont été réprimées dans le sang, faisant des centaines de morts et des milliers d'arrestations, selon des ONG.
"L'exécution de Milad Zohrevand sans qu'il ait bénéficié d'un procès juste est un acte criminel dont les autorités de la République islamique doivent rendre compte", a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l'organisation Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.
Selon IHR, l'Iran a également exécuté au moins 684 personnes cette année, essentiellement pour des charges de meurtre ou de trafic de drogue.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.