
Vendredi 7 septembre 2007 à 15h22
SOULAIMANIYEH (Irak), 7 sept 2007 (AFP) — Le président irakien Jalal Talabani a indiqué vendredi qu'il ne signera pas l'ordre d'exécution d'un ancien ministre de la Défense de Saddam Hussein, condamné à mort par la justice irakienne et qui doit être pendu d'ici trente jours.
"Je connais Sultan Hashim al-Tai. Nous étions en contact sous le régime de Saddam Hussein", a déclaré M. Talabani au cours d'une conférence de presse à Soulaimaniyeh, au Kurdistan irakien.
"Nous l'incitions à l'époque à se révolter contre Saddam. Comment pourrais-je signer aujourd'hui l'ordre de son exécution (...) Non, non et non. Je ne le ferai pas", a commenté le chef de l'Etat irakien.
Sultan Hashim al-Tai et deux autres dignitaires du régime de Saddam Hussein, condamnés à mort en juin dernier par la justice irakienne pour leur rôle dans une campagne d'exécutions de masse et de bombardements chimiques menée au Kurdistan à la fin des années 80, ont vu leur appel rejeté le 4 septembre.
Tous trois doivent être pendus d'ici trente jours, selon la loi irakienne, qui prévoit également que l'ordre d'exécution soit signé de trois membres de la présidence.
En décembre 2006, le président Talabani, un Kurde du nord de l'Irak, avait refusé de signer l'ordre d'exécution de Saddam Hussein, prétextant son opposition à la peine de mort. L'ex-dictateur avait été pendu le 26 décembre.
"De nombreux officiers irakiens ont été forcés d'appliquer des ordres (qu'ils n'approuvaient pas) et ont été menacés de mort pour cela. Cela ne justifie pas les crimes qu'ils ont commis mais le peuple irakien devrait prendre cela en considération", a estimé M. Talabani.
Les autorités irakiennes n'ont donné aucune indication sur la date de la pendaison des trois hommes, parmi lesquels figurent également l'un des plus proches collaborateurs de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le Chimique".
Interrogé à ce sujet, le président Talabani a démenti des informations de la presse irakienne faisant état de leur pendaison dès samedi.
"Cette date est incorrecte", a-t-il simplement affirmé.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.