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Irak: Rapts entre kurdes et sunnites à Kirkouk


Dimanche 12 decembre 2010 à 14h01

KIRKOUK (Irak), 12 déc 2010 (AFP) — Des inconnus ont kidnappé la belle-soeur d'un haut gradé kurde de la police et ce rapt a été suivi par l'enlèvement d'un chef tribal et de sa fille dans la région multiethnique de Kirkouk, a indiqué dimanche la police.

Samedi soir à Gharnata, un quartier du sud de la ville pétrolière de Kirkouk, à 240 km au nord de Bagdad, quatre hommes vêtus d'uniforme militaire, ont fait irruption dans la maison d'un policier kurde Hamed Taher al-Barzanchi.

Ils l'ont bâillonné et menotté avant d'enlever sa femme Haïfa Abdel Saheb, 25 ans. Ce policier est le frère du chef du département des affaires internes de la police de Kirkouk, le colonel Mohammad Taher al-Barzanchi, a affirmé cette source qui soupçonne le groupe d'insurgés Ansar al-Sunna d'être l'auteur du rapt.

Deux heures plus tard à Abou Mohammad, un village à 35 km au sud de Kirkouk, un autre groupe armé a pénétré au domicile du chef de la tribu sunnite d'Ezza et ont enlevé cheikh Sayyah Thabet al-Ezzi, 52 ans, et sa fille Rima, 18 ans.

Le chef de la police de la province de Kirkouk, le général Jamal Taher Baker, a confirmé le rapt de la femme du policier et a accusé "les criminels de chercher à susciter un conflit ethnique au sein des communautés de Kirkouk".

"La police ne doit pas échanger des personnes enlevées contre des détenus car cela encourage les terroristes et le troc qui a eu lieu récemment était une erreur", a-t-il ajouté. Le colonel Mohammad al-Barzanchi et cheikh al-Ezzi avaient négocié un tel échange il y a deux mois.

Le 28 octobre, La police de Kirkouk avait accepté, pour la première fois, d'échanger cinq insurgées proches d'Al-Qaïda contre deux filles d'un notable kurde kidnappées quelques heures plus tôt.

"Nous avons joué un rôle pour que soient relâchées cinq femmes arabes, arrêtées pour leur implication dans des crimes terroristes, en échange de la libération des deux filles", âgées d'une vingtaine d'années, avait affirmé à l'époque le colonel kurde Arras al-Kaki, chef des unités anti-terroristes à Kirkouk.

"Deux des cinq criminelles libérées sont les femmes de deux chefs d'Ansar al-Sunna actuellement détenus", avait-il ajouté en affirmant avoir voulu ainsi éviter des troubles dans la ville.

Quatre insurgés d'Ansar al-Sunna avaient enlevé les deux filles de Walid Jalal al-Kaki, un homme d'affaires kurde de 55 ans proche du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani).

Les ravisseurs avaient proposé d'échanger les deux filles, contre cinq femmes et deux hommes arrêtés deux semaines plus tôt dans un maison du centre de Kirkouk, où se trouvaient des armes et des documents d'Ansar al-Sunna. Mais finalement, l'échange n'avait concerné que les cinq prisonnières.

Fondé en 2003, Ansar al-Sunna est une coalition de groupes salafistes surtout actifs dans le nord de l'Irak. Il a revendiqué plusieurs enlèvements d'étrangers et leur décapitation.

Kirkouk est une province multi-ethnique que se disputent les Kurdes, le Arabes et les Turcomans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.