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Irak/pétrole: le Kurdistan accepte une proposition de Bagdad


Mercredi 17 février 2016 à 13h46

Erbil (Irak), 17 fév 2016 (AFP) — Le Kurdistan irakien s'est dit prêt mercredi à stopper ses exportations pétrolières si les autorités fédérales payaient les fonctionnaires de la région autonome, tout en doutant de la capacité de Bagdad à respecter un tel engagement.

Le gouvernement du Premier ministre irakien Haider al-Abadi a proposé lundi de payer les salaires des fonctionnaires kurdes à condition que le Kurdistan arrête ses exportations de pétrole qu'il juge illégales.

Le gouvernement du Kurdistan, basé à Erbil (nord), a réagi en indiquant dans un communiqué qu'il avait "accepté la proposition (...) du gouvernement fédéral (d'un paiement de) tous les salaires des 400.000 employés de la région du Kurdistan".

Ces salaires représentent une somme de 890 milliards de dinars irakiens par mois, soit plus de 747 millions de dollars (722 millions d'euros), selon le communiqué.

En échange de ce paiement, la région "remettra toute sa production pétrolière au gouvernement fédéral, comme cela est spécifié dans la proposition" de Bagdad, poursuit le gouvernement du Kurdistan.

Celui-ci semble cependant douter des chances que la proposition de Bagdad se matérialise, dressant une liste d'exemples de non-respects par le gouvernement fédéral de ses engagements financiers.

La région autonome avance en outre que le gouvernement fédéral n'obtient pas suffisamment d'argent avec ses exportations pétrolières --plombées par les prix bas du brut-- pour couvrir le coût des salaires de ses propres fonctionnaires.

Le Kurdistan irakien a annoncé début février que ses fonctionnaires, à l'exception du personnel de la sécurité, ne recevraient qu'une partie de leur salaire. De nombreux salariés du secteur public ne sont pas payés depuis plusieurs mois et cette situation a engendré de nombreuses manifestations dans la région autonome.

Le Kurdistan exporte via la Turquie le pétrole des provinces qu'elle contrôle depuis l'échec en 2015 d'un accord avec le gouvernement qui exporte lui le pétrole des autres régions.

Erbil a indiqué mardi avoir engrangé pour plus de 3,5 milliards d'euros entre juin et décembre 2015 grâce aux exportations, une somme beaucoup plus importante que les 1,7 milliard d'euros versé par Bagdad pour le premier semestre de la même année.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.