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Irak: grève des enseignants du Kurdistan pour réclamer des salaires non payés


Samedi 30 janvier 2016 à 15h16

Souleimaniyeh (Irak), 30 jan 2016 (AFP) — Plusieurs milliers d'enseignants dans la région autonome du Kurdistan irakien se sont mis en grève pour réclamer des salaires non payés depuis des mois, ont indiqué des responsables samedi.

Touché de plein fouet par la chute des prix du brut, le Kurdistan irakien est confronté à une crise financière et de nombreux employés du gouvernement régional n'ont pas été payés depuis plusieurs mois.

"Le gouvernement (local) n'a pas versé leurs salaires aux enseignants du Kurdistan depuis quatre mois", a déclaré Singar Faeq, numéro deux du syndicat des enseignants du Kurdistan dans la province de Souleimaniyeh.

La grève s'est limitée à Souleimaniyeh, où selon M. Faeq, elle est suivie par 50.000 personnes.

"La grève se poursuivra jusqu'à ce que le gouvernement réponde à nos demandes de payer nos salaires", affirme Ari Ahmed, directeur d'une école de la province.

Shorsh Ghafuri, un responsable du ministère régional de l'Education, a dit ne pas être en mesure de préciser le nombre de personnes en grève mais reconnaît qu'elles sont nombreuses.

Illustrant l'ampleur de la crise financière, M. Ghafuri a expliqué que le gouvernement régional attendait d'avoir des liquidités pour pouvoir verser aux enseignants leurs salaires entiers depuis septembre.

Le gouvernement de la région, tout comme l'Irak d'ailleurs, dépend des ressources pétrolières pour l'essentiel de ses revenus, et a été très affecté par la chute des prix du brut qui ont baissé à moins de 30 dollars le baril.

Mais le gouvernement du Kurdistan, qui exporte du pétrole de façon indépendante malgré l'objection du gouvernement central, ne bénéficie pas d'un même accès aux crédits et aux marchés obligataires qui vont aider à maintenir Bagdad à flot.

Les deux camps font face à une importante crise financière en raison du prix bas du baril mais aussi de la coûteuse guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de vastes pans du territoire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.