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Irak: des preuves existent que l'EI emploie des armes chimiques (ministre français)


Mardi 12 avril 2016 à 17h49

Erbil (Irak), 12 avr 2016 (AFP) — Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré mardi qu'il existait des "preuves" sur l'emploi d'armes chimiques par le groupe Etat islamique (EI) en Irak.

"Daech (acronyme arabe de l'EI) use de tous les moyens. Nous avons ici la preuve d'emploi d'armes chimiques contre les civils et les forces locales", a déclaré M. Le Drian devant les militaires français formant les peshmergas à Erbil (nord de l'Irak).

L'emploi d'armes chimiques est de "plus en plus fréquent", a souligné un officier des forces spéciales françaises qui accompagnent et encadrent les peshmergas sur la ligne de front, sans plus de précisions.

Après avoir eu recours au chlore (à usage également industriel), l'EI utilise désormais du gaz moutarde, de l'ypérite, une substance héritée de la Première guerre mondiale, a-t-on ajouté de source militaire française. "On a bien vu la progression de l'un puis de l'autre", selon cette source.

"Les Kurdes ont encore à l'esprit les gazages de Saddam Hussein. Daech joue la-dessus et cherche à maintenir les Peshmergas dans la crainte" pour affaiblir leur détermination, a ajouté un autre militaire français sous couvert de l'anonymat.

Les soldats français, qui les forment au tir de canon de 20 mm et à la lutte contre les IED, leur apprennent aussi à "dédramatiser" cette menace chimique et à ne pas céder à la panique à la moindre alerte.

En février le coordinateur du renseignement américain James Clapper et le directeur de la CIA John Brennan avaient pour la première fois accusé ouvertement l'EI d'avoir utilisé des armes chimiques en Irak et Syrie, et notamment du gaz moutarde.

M. Le Drian s'est rendu près la ligne de front dans le secteur d'Erbil, à une vingtaine de km de Mossoul, fief des jihadistes en Irak. La veille à Bagdad, un général irakien lui avait remis symboliquement une prise de guerre, un drapeau de l'EI, saisi à Ramadi, ville récemment libérée.

Dans la matinée, le ministre français a discuté avec le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, de la campagne militaire en cours. "On a travaillé à l'élaboration de la suite de la reconquête du territoire sur Daech", a-t-il dit à la presse.

M. Le Drian a aussi annoncé à M. Barzani de nouvelles livraisons françaises de munitions, uniformes et équipements de vision nocturne en juin. Depuis 2014, la France a livré plusieurs dizaines de canons de 20 mm et mitrailleuses de 12,7 aux peshmergas.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.