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Irak: 800 personnes examinées après une attaque chimique de l'EI


Lundi 14 mars 2016 à 13h26

Taza (Iraq), 14 mars 2016 (AFP) — Les autorités sanitaires de la région de Kirkouk dans le nord de l'Irak ont examiné un total de 800 personnes depuis l'attaque chimique la semaine dernière à Taza imputée au groupe Etat islamique (EI), ont affirmé lundi des responsables.

"Le nombre de personnes prises en charge et auscultées dans les hôpitaux à Dakouk et Kirkouk a atteint 800", a affirmé Hussein Adil Abbas, le maire de Taza.

La cité de Taza, au sud de Kirkourk, se trouve dans une zone où sont déployées des forces kurdes et des milices chiites, mais elle est également proche de la localité turcomane de Bashir, depuis laquelle l'EI tire régulièrement des projectiles.

Elle a été la cible la semaine dernière d'une salve de roquettes, qui, selon des responsables locaux, étaient chargées de chlore.

"Parmi les personnes auscultées, 61 recevaient un traitement et doivent subir de nouvelles analyses. Sept d'entre elles ont été transférées à Bagdad", a indiqué M. Abbas à l'AFP.

Des responsables sanitaires à Kirkouk qui ont demandé à conserver l'anonymat, ont confirmé ces chiffres.

Une enfant de trois ans est morte vendredi de complications dues à l'attaque après avoir été hospitalisée. Des centaines de personnes ont assisté à ses funérailles, certaines brandissant des pancartes appelant le gouvernement à les protéger.

Des responsables locaux ont affirmé que l'EI avait utilisé du gaz moutarde mais les échantillons prélevés sont toujours en cours d'analyse et les résultats définitifs donnés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) prennent parfois plusieurs mois.

La défense civile a procédé depuis dimanche à nettoyer et désinfecter les zones qui auraient pu être contaminées, a indiqué le maire.

Le Premier ministre Haider al-Abadi a promis de riposter à l'attaque chimique qui "ne restera pas impunie". Plusieurs raids aériens ont d'ores et déjà été menés sur Bashir au cours des trois derniers jours.

Mais les tensions entre forces kurdes et milices chiites dans la zone compliquent la lutte contre l'EI qui s'est emparé en 2014 de vastes pans du territoire au nord et à l'ouest de Bagdad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.