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Incertitude au Kurdistan irakien après l'expiration du mandat du président


Jeudi 20 août 2015 à 17h40

Erbil (Irak), 20 août 2015 (AFP) — Le mandat du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a expiré jeudi, plongeant cette région autonome du nord de l'Irak dans une crise institutionnelle et politique que les dirigeants tentent de régler.

Agé de 69 ans, le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) préside le Kurdistan irakien depuis dix ans. Il a été élu par le Parlement régional en 2005 puis au suffrage universel en 2009 pour quatre autres années.

La loi ne prévoyant que deux mandats pour le président, les partis kurdes avaient décidé en 2013, d'un commun accord, de reconduire dans ses fonctions M. Barzani jusqu'en 2015.

Sa formation aimerait désormais voir cet accord renouveler mais les autres partis kurdes ne semblent pas disposés à lui laisser la voie libre.

"La région est entrée dans un vide institutionnel et c'est pourquoi nous devons régler cette question", a indiqué Barzo Majid, membre au Parlement du bloc Goran (Changement), un des principaux partis de cette région.

Si cela ne peut être fait, le chef du Parlement doit "assurer l'intérim pour une période de deux mois jusqu'à la tenue d'élections", a ajouté M. Majid, une option rejetée par le PDK.

Les partis kurdes ont eu des discussions jeudi sur le sujet et "il y aura d'autres réunions demain", a déclaré Saadi Ahmed Bira, dirigeant du l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), rival historique du PDK.

Ce vide institutionnel survient alors que le Kurdistan irakien fait face à de nombreux défis: le combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe notamment des zones proches, d'énormes problèmes financiers et une campagne de raids de la Turquie visant dans la région des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Massoud Barzani et son clan détiennent des fonctions clés au sein du pouvoir qui leur permettent de contrôler entre autres les services de renseignement et les principaux médias.

Il se targue en outre d'être un élément incontournable dans la lutte contre l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.