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Incertitude au Kurdistan irakien après l'expiration du mandat du président


Jeudi 20 août 2015 à 14h20

Erbil (Irak), 20 août 2015 (AFP) — Le mandat du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a expiré jeudi, plongeant cette région autonome du nord de l'Irak dans une crise juridique et politique que les dirigeants tentent de régler.

Agé de 68 ans, le chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) préside le Kurdistan irakien depuis dix ans. Il a été élu par le Parlement régional en 2005 puis au suffrage universel en 2009 pour quatre autres années.

La loi ne prévoyant que deux mandats pour le président, les partis kurdes avaient décidé en 2013, d'un commun accord, de reconduire dans ses fonctions M. Barzani jusqu'en 2015.

Or sa formation aimerait bien désormais voir cet accord renouveler mais les autres partis kurdes ne semblent pas disposés à lui laisser la voie libre.

"La région est entrée dans un vide juridique et c'est pourquoi nous devons régler cette question", a indiqué Barzo Majid, membre au Parlement du bloc Goran (Changement), un des principaux partis de cette région.

Si cela ne peut être fait, le chef du Parlement doit "assurer l'intérim pour une période de deux mois jusqu'à la tenue d'élections", a ajouté M. Majid, une option rejetée par le PDK.

Il y a deux mois, M. Barzani avait appelé à des élections mais la commission électorale avait dit qu'elle ne disposerait pas de suffisament de temps pour organiser un scrutin en août, à l'expiration du mandat.

"Il va y avoir une réunion aujourd'hui (jeudi) entre les partis kurdes, mais nous ne savons pas si nous parviendrons à un accord", a déclaré pour sa part Saadi Ahmed Bira, dirigeant du l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), rival historique du PDK.

Massoud Barzani et son clan détiennent des fonctions clés au sein du pouvoir qui leur permettent de contrôler entre autres les services de renseignement et les principaux médias.

Il se targue en outre d'être un élément incontournable dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a conquis de nombreux pans de territoire irakien en 2014, menaçant même le Kurdistan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.