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Erdogan évoque une possible incursion en Irak contre le PKK


Mardi 7 octobre 2008 à 11h56

ANKARA, 7 oct 2008 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que l'armée turque pourrait mener une incursion en Irak pour pourchasser les rebelles kurdes qui ont tué 17 soldats turcs lors d'une attaque vendredi dans le sud-est de la Turquie.

"Si une telle opération transfrontalière se réalise, elle visera uniquement les terroristes", dénomination officielle pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-il déclaré lors d'un discours au groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP), retransmise par les chaînes de télévision.

"La cible d'une opération de l'autre côté de la frontière, si nécessaire, est seulement l'organisation terroriste" PKK, a tenu à préciser M. Erdogan, assurant que la population locale, l'administration kurde autonome d'Irak et l'unité politique de l'Irak n'en seraient pas affectés.

L'attaque menée vendredi par le PKK contre le poste d'Aktütün à la frontière avec l'Irak, au cours de laquelle 17 soldats turcs ont été tués et plus de 20 ont été blessés, est encore plus grave que celle qui avait coûté la vie à 12 soldats en octobre 2007. A l'époque, elle avait débouché en février 2008 sur une intervention terrestre d'une semaine de l'armée turque dans le nord de l'Irak où plus de 2.000 rebelles sont retranchés, selon Ankara.

La Turquie mène également depuis un an des raids aériens contre des cibles du PKK dans le Kurdistan irakien, contrôlé par les factions kurdes.

M. Erdogan a stigmatisé une nouvelle fois l'inaction des autorités kurdes d'Irak: "tout le monde doit dresser une barrière claire et nette contre le terrorisme, c'est de l'intérêt de tous".

Le chef du gouvernement a ajouté que "la Turquie est dans son droit d'auto-défense" contre les attaques qui visent ses forces de sécurité depuis l'Irak.

Le gouvernement turc est tiraillé entre le mécontentement grandissant de la population, qui réclame une solution définitive aux problèmes du PKK, et le poids de la diplomatie. Washington, allié de la Turquie dans l'Otan, voit d'un mauvais oeil les incursions de l'armée turque qui pourraient déstabiliser la seule région tranquille du pays.

Ces violences interviennent alors que le parlement turc doit voter mercredi le renouvellement du mandat de l'armée pour les opérations contre le PKK en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.