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En tournée électorale, le Premier ministre irakien au Kurdistan en vainqueur


Jeudi 26 avril 2018 à 16h15

Erbil (Irak), 26 avr 2018 (AFP) — Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, en campagne pour les législatives du 12 mai, a visité jeudi en vainqueur le Kurdistan, après avoir gagné son bras de fer contre l'ex-président de cette région autonome qui avait organisé un référendum d'indépendance.

"Aujourd'hui, nous sommes sous la tente de l'Irak, et quiconque veut la séparation, des hyènes le déchireront", a-t-il affirmé à l'aéroport d'Erbil, chef-lieu du Kurdistan irakien où il était reçu par le Premier ministre de cette région Nechervan Barzani.

M. Abadi s'était opposé au référendum d'indépendance organisé par l'ex-président du Kurdistan irakien Massoud Barzani le 25 septembre 2017 lors duquel le "oui" l'avait largement emporté. Bagdad avait déclaré cette consultation illégale et son résultat n'a jamais été appliqué.

"La fraternité kurdo-arabe est permanente et persistante. Les héros des peshmergas (combattants kurdes) et de l'armée irakienne ont affrontés ensemble Daech (acronyme arabe du groupe État islamique) et partagé les souffrances pour remporter la victoire", a souligné le Premier ministre irakien.

"Aujourd'hui, nous avons absolument besoin de cette unité car le conflit, la division, et le rejet de l'autre sont inappropriés", a-t-il encore dit.

Bagdad avait fermé le trafic aérien des deux aéroports du Kurdistan irakien, Erbil et Souleimaniyeh, et envoyé des troupes reprendre les zones disputées où les combattants kurdes s'étaient déployés au fil des années, notamment dans le chaos créé en 2014 par la percée du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Le Kurdistan irakien avait ainsi perdu les précieuses ressources pétrolières de la province de Kirkouk.

Les relations étaient demeurées très tendus mais Erbil avait cédé devant Bagdad, ce qui a renforcé dans le pays la position de M. Abadi.

Ce dernier s'est rendu dans plusieurs provinces depuis le début de cette semaine, y compris Anbar et Ninive, où s'était implanté l'EI avant d'en être chassé par une opération des forces irakiennes.

Le Premier ministre irakien s'était rendu mercredi à Souleimaniyeh, l'autre grande ville du Kurdistan.

"Pendant que le gouvernement régional du Kurdistan s'enfonce dans des crises majeures (...) à Bagdad, Haider al-Abadi, grâce à sa mobilisation dans la guerre contre l'EI (...) fait une remontée remarquable sur la scène nationale, régionale et internationale", a estimé le sociologue Adel Bakawan, directeur général du centre de sociologie du Kurdistan à l'université de Soran, près d'Erbil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.