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Deux responsables locaux tués dans un territoire disputé au nord de l'Irak


Mardi 26 mars 2013 à 11h49

KIRKOUK (Irak), 26 mars 2013 (AFP) — Un attentat a tué mardi deux responsables locaux, candidats aux prochaines élections provinciales, et blessé le maire de Touz Khourmatou, une ville située sur une bande de territoire que se disputent le Kurdistan irakien et Bagdad, selon la police et un médecin.

L'édile, Challah Abdul, était en voiture avec le chef du conseil municipal de Touz Khourmatou, Abdulkader Naïmi, et un conseiller de la province de Salaheddine, Rachid Khorchid, lorsque leur véhicule a été touché par une bombe placée en bord de route. Ils se rendaient sur le chantier de construction d'une route au nord de la ville.

MM. Naïmi et Khorchid, ainsi qu'un garde du corps, sont morts dans l'attentat. Challah Abdul a été transféré à un hôpital de Kirkouk, à 60 km au nord de Touz Khourmatou, dans un état grave.

"Il s'agit d'une opération terroriste", a expliqué le gouverneur de la province de Kirkouk, Najim al-Dine Omar Karim. Ceux qui l'ont perpétrée "voulaient s'en prendre au processus démocratique, puisque les élections approchent".

Les deux victimes étaient des candidats aux élections provinciales qui doivent se tenir dans 12 des 18 provinces que compte l'Irak, le 20 avril.

Selon un bilan dressé par l'AFP, 11 candidats ont été tués dans des violences jusqu'à maintenant. Le climat tendu dans les provinces à majorité sunnite d'al-Anbar (ouest) et de Ninive (nord) ont poussé les autorités à y reporter le scrutin sine die.

Touz Khourmatou, une ville de 110.000 habitants où cohabitent Turcomans, Arabes et Kurdes, se trouve sur une large bande de territoire du nord de l'Irak que revendiquent tant la région autonome du Kurdistan irakien que le gouvernement fédéral.

Le contentieux alimente les tensions entre les deux entités, déjà à couteaux tirés en raison des contrats pétroliers que signe le Kurdistan avec des compagnies étrangères sans en référer à Bagdad.

L'inauguration en septembre dans la ville disputée de Kirkouk d'un centre de commandement de l'armée irakienne couvrant le nord du pays a encore ulcéré un peu plus les responsables kurdes.

Le 16 novembre, une fusillade a éclaté à Touz Khourmatou entre les peshmergas (combattants kurdes) et les forces de sécurité irakiennes lorsque ces dernières ont procédé à l'arrestation d'un Kurde.

Depuis, les tensions sont retombées, mais analystes et diplomates voient dans le conflit larvé entre Erbil et Bagdad la plus grande menace pour la stabilité de l'Irak.

"Tant que les problèmes persistent, les groupes terroristes continueront à les exploiter en s'adonnant à leurs activités criminelles", a souligné le gouverneur de la province de Kirkouk.

Toujours mardi, une personne a été tuée et huit autres blessées lors d'attaques perpétrées à travers le pays.

Si les violences continuent à endeuiller l'Irak quotidiennement, elles n'atteignent plus les niveaux du conflit religieux qui a ensanglanté le pays entre 2006 et 2008.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.