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Deux morts lors de manifestations contre le président du Kurdistan irakien


Samedi 10 octobre 2015 à 19h00

Souleimaniyeh (Irak), 10 oct 2015 (AFP) — Deux protestataires ont été tués samedi au Kurdistan irakien, dans le nord de l'Irak, lors de manifestations réclamant la démission du président de cette région autonome Massoud Barzani, a indiqué à l'AFP une source médicale.

Les deux manifestants âgés de 19 et 40 ans "ont été tués par balle" par des gardes armés du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de M. Barzani dans la ville de Kalar, selon un porte-parole de l'hôpital local. Les gardes ont tiré contre la foule qui tentait de prendre d'assaut le siège local du PDK.

Selon des témoins et un responsable de la sécurité dans cette ville de l'est du Kurdistan, les manifestants ont ensuite mis à feu au siège du PDK.

La veille, deux manifestants, un adolescent de 14 ans et un professeur de 30 ans ont péri dans des circonstances similaires à Qala Diza, une ville du Kurdistan proche de la frontière avec l'Iran.

Malgré un appel au calme lancé samedi matin par M. Barzani, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes du Kurdistan pour réclamer sa démission, en l'accusant de privilégier les intérêts de son clan au détriment de la population.

"Barzani, pars!" ont scandé les protestataires rassemblés à Souleimaniyeh, une ville connue pour être un bastion de l'opposition au président.

La colère gronde depuis des semaines au Kurdistan où les fonctionnaires manifestent régulièrement pour réclamer le paiement de leurs salaires.

"Nos demandes ne sont plus uniquement centrées sur le paiement des salaires et la lutte contre la corruption, elles comprennent maintenant la démission du président Barzani", a déclaré un des organisateurs de la manifestation de Souleimaniyeh, Nazar Mohammed.

Le mandat de M. Barzani a expiré en août et aucun accord n'a été trouvé entre les différents partis kurdes pour sa succession. Agé de 69 ans, le chef du PDK préside le Kurdistan irakien depuis dix ans et souhaite rester à la tête de cette région autonome pour mieux coordonner, selon lui, la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Ses opposants l'accusent de privilégier les intérêts de ses proches. Son fils est le chef des services de renseignement de la région autonome et son neveu Premier ministre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.