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Des responsables kurdes, non invités aux discussions syriennes, quittent Genève (sources kurdes)


Samedi 30 janvier 2016 à 13h48

Genève, 30 jan 2016 (AFP) — Le chef du principal parti kurde syrien PYD, Saleh Muslim, ainsi que d'autres responsables kurdes qui se trouvaient à Genève en espérant être invitées aux discussions sur la Syrie, ont finalement quitté la Suisse, l'ONU ayant renoncé à les convier, ont indiqué samedi à l'AFP des sources kurdes.

Saleh Muslim et ses conseillers, arrivés la semaine dernière à Genève, sont partis vendredi soir, selon une de ces sources.

"Nous avons quitté Genève parce que nous n'avons pas eu d'invitation. Nous ne nous sentirons engagés par aucune décision prise à Genève, y compris par un cessez-le-feu", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.

"Sans nous, le processus (de Genève) connaîtra le même sort que les précédentes discussions", a ajouté cette source, en référence à l'échec de discussions intersyriennes en 2014 en Suisse.

Ilham Ahmad, co-présidente du Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d'opposants kurdes et arabes, a également indiqué à l'AFP avoir quitté la Suisse, faute d'invitation aux discussions.

La participation ou pas des Kurdes aux négociations intersyriennes avait suscité une controverse. La Russie, alliée du régime de Damas, a estimé qu'aucune négociation ne pourrait donner de résultats sans eux, tandis que la Turquie a jugé leur présence inacceptable.

Le PYD est en pointe dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique dans le nord de la Syrie, mais il est considéré par Ankara, qui craint par dessus tout les vélléités d'indépendance kurde, comme une émanation du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), son ennemi numéro 1.

Les Etats-Unis soutiennent le bras armé du Conseil démocratique syrien (CDS), alliance d'opposants arabes et du PYD, dans sa lutte contre l'EI.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde en Turquie a repris l'été dernier, faisant voler en éclats des pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.