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Des Kurdes et d'autres opposants réunis en Syrie


Mardi 8 decembre 2015 à 20h02

Al-Malikiyah (Syria), 8 déc 2015 (AFP) — Des groupes syriens d'opposition, principalement kurdes, se sont retrouvés mardi en Syrie pendant que d'autres organisations d'opposants se rassemblaient à Ryad pour une conférence dont les factions kurdes ont été exclues.

Des dizaines de représentants kurdes, arabes et assyriens étaient réunis à Al-Malikiyah (nord-est) pour affirmer qu'ils "méritaient" plus que d'autres de participer à l'élaboration d'un scénario de transition politique dans le pays ravagé par la guerre.

"Les forces qui ont défendu le peuple, qui ont souffert et sont restées en Syrie sont celles qui méritent le plus de résoudre la crise, sans interférence des puissances régionales", a indiqué Waël Mirza, un représentant assyrien.

"C'est la première fois depuis le début du conflit qu'une réunion de l'opposition nationale se tient dans le pays, dans des zones libérées du régime despotique et du terrorisme", a indiqué Abdelkarim Omar, un des opposants.

Les discussions, qui se termineront mercredi, portent principalement sur un système politique décentralisé pour la Syrie et la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

"Nous nous préparons à un processus de négociations, nous ramassons les pièces éparpillées de l'opposition qui croit en une solution politique et un Etat démocratique", a indiqué à l'AFP Nebras Dalloul, un autre opposant.

Ce rendez-vous rassemble notamment des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), exclu -comme sa branche armée (YPG)- de la conférence de Ryad qui s'ouvre mercredi.

La Coalition nationale syrienne, principal groupe d'opposition en exil, s'est opposée à la présence des Kurdes à Ryad au motif qu'ils ne combattent pas le régime et ont combattu contre des rebelles arabes.

Les YPG, alliés à des rebelles arabes au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis, sont pourtant en première ligne dans la lutte contre l'EI.

Un porte-parole des FDS, Talal Sello, a d'ailleurs expliqué que la réunion d'Al-Malikiyah était le "visage politique" de cette jeune coalition et a qualifié la conférence de Ryad de "conspiration".

Cette conférence à l'initiative de l'Arabie saoudite, pays qui soutient des groupes rebelles arabes sunnites en Syrie, vise à élaborer une plateforme commune de l'opposition en vue de pourparlers avec le régime.

Le conflit en Syrie a commencé par la répression de manifestations pacifiques en 2011 et a évolué en une guerre complexe opposant désormais nombre d'acteurs et impliquant des puissances étrangères.

Mi-novembre, dix-sept pays -dont les Etats-Unis, l'Iran, la Russie et la Turquie- ont adopté à Vienne une feuille de route pour une transition en Syrie: rencontre entre opposition et régime d'ici au 1er janvier, formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et organisation d'élections dans les 18 mois.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.