Page Précédente

Damas condamne "l'occupation turque" d'Afrine et réclame un "retrait immédiat"


Lundi 19 mars 2018 à 18h23

Damas, 19 mars 2018 (AFP) — Le régime syrien a condamné lundi "l'occupation turque" de la ville d'Afrine (nord-ouest), réclamant le "retrait immédiat" des troupes d'Ankara présentes en Syrie, selon le ministère des Affaires étrangères cité par l'agence officielle Sana.

Les forces turques et des combattants syriens alliés ont conquis dimanche la grande ville d'Afrine et le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est engagé à élargir l'offensive à d'autres territoires tenus par la communauté kurde dans le nord syrien.

"La Syrie condamne l'occupation turque à Afrine et ses crimes, et réclame le retrait immédiat des forces d'invasion des territoires syriens qu'elles ont occupés", indique une missive envoyée au secrétaire général de l'ONU et au président du Conseil de sécurité des Nations unies, citée par Sana.

L'administration semi-autonome kurde avait demandé l'intervention du régime de Damas et le déploiement de son armée à la frontière pour protéger l'enclave d'Afrine face à l'offensive d'Ankara, lancée le 20 janvier contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Le régime, qui a condamné à plusieurs reprise "l'agression" turque, n'a jamais répondu à cet appel et seul un nombre limité de combattants prorégime avait rejoint l'enclave pour épauler les combattants kurdes.

Ankara n'a jamais caché son hostilité face à l'autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie dans de vastes territoires près de la frontière turque, à la faveur du conflit meurtrier et complexe qui ravage la Syrie depuis 2011.

"En prenant le contrôle de la ville d'Afrine, nous avons laissé derrière nous l'étape la plus importante de l'opération", a déclaré lundi M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

"Maintenant, nous allons poursuivre ce processus jusqu'à la destruction totale de ce corridor constitué de Minbej, Aïn al-Arab (nom de Kobané en arabe), Tal Abyad, Ras al-Aïn et Qamichli", a-t-il martelé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.