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Critiques contre l'opération turque en Syrie: 13 nouvelles arrestations


Vendredi 2 février 2018 à 13h46

Ankara, 2 fév 2018 (AFP) — Les autorités turques ont interpellé vendredi treize autres personnes accusées d'avoir soutenu sur les réseaux sociaux un texte opposé à l'opération militaire menée en Syrie, ont rapporté les médias locaux.

Selon plusieurs médias turcs, les personnes arrêtées sont accusées d'avoir apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à un texte publié la semaine dernière par l'Union des médecins de Turquie (TTB) qualifiant la guerre de "problème de santé publique" et se terminant sur l'injonction "Non à la guerre, la paix maintenant et partout".

Les 11 membres de l'instance dirigeante de la TTB avaient été arrêtés mardi, accusés selon l'agence étatique Anadolu de "légitimer les actions d'une organisation terroriste", de "faire l'éloge de crimes et de criminels" et d'"incitation à la haine".

Parmi les personnes arrêtées vendredi figure Ali Erol, cofondateur de Kaos GL, l'une des principales organisations de défense des droits des LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) en Turquie.

"Bien qu'il n'y ait pas d'information claire sur les raisons de l'arrestation d'Ali Erol, ses avocats affirment que le mandat d'arrêt évoque des publications sur les réseaux sociaux", explique Kaos GL dans un communiqué.

Il a en effet exprimé à plusieurs reprises son soutien à l'appel de la TTB sur son compte Twitter ces derniers jours.

La TTB, qui compte plus de 83.000 membres, est l'une des principales associations de médecins en Turquie. Après l'arrestation de ses membres dirigeants, elle a publié un nouveau texte affirmant qu'elle ne retirait "pas un mot" de son appel initial.

Ankara a lancé le 20 janvier une offensive à Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Dès le début de l'opération, M. Erdogan a appelé à l'unité nationale et assuré que ceux qui manifesteraient contre l'offensive paieraient un "prix très élevé".

Les autorités turques s'efforcent depuis de museler toute critique contre l'offensive. Ainsi plus de 300 personnes ont été arrêtées sous l'accusation d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux sociaux contre l'opération à Afrine.

Vendredi matin, 12 personnes ont été interpellées à Bursa (nord-ouest) pour cette raison, selon l'agence de presse Dogan.

raz-lsb/ezz/lch

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.