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Cinq écoliers blessés par un engin explosif dans le sud-est de la Turquie


Vendredi 22 janvier 2016 à 13h38

Diyarbakir (Turquie), 22 jan 2016 (AFP) — Cinq élèves d'une école de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont été blessés vendredi par l'explosion d'un engin attribuée par les autorités au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.

La déflagration s'est produite dans une école primaire du district de Baglar alors que les élèves étaient tous réunis dans la cour de récréation de l'établissement pour le dernier jour de classe du semestre, ont précisé à l'AFP des responsables des services de sécurité qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat.

Légèrement atteints par des éclats de vitres, les cinq élèves ont été hospitalisés.

L'engin explosif a été lancé depuis l'extérieur dans la cour, selon ces sources, qui ont affirmé que cette attaque était l'oeuvre du PKK.

Le mouvement rebelle n'a pas immédiatement revendiqué ni démenti sa participation à cet incident.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclat les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur avec le chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan.

Les rebelles du PKK ont repris leurs attaques contre la police et les soldats et de violents combats opposent dans plusieurs villes placées sous couvre-feu les forces de sécurité turques à de jeunes partisans du PKK. Ces affrontements ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps et tué des dizaines de civils, selon les ONG.

Il y a une semaine, une camionnette piégée a explosé devant un commissariat de Cinar, au sud de Diyarbakir, tuant un policier et cinq civils, dont deux enfants.

Le PKK a revendiqué cet attentat mais a présenté ses excuses pour la mort des civils.

Le président Recep Tayyip Erdogan a répété à de nombreuses reprises ces dernières semaines sa volonté "d'éradiquer" la rébellion et exclu toute négociation avec le PKK.

Vendredi, il a profité de l'explosion survenue dans l'école de Diyarbakir pour s'en prendre, une nouvelle fois, aux intellectuels qui ont signé une pétition dénonçant les "massacres" commis par l'armée pendant ses opérations dans le sud-est du pays.

"Cette attaque est une réponse à la pétition signée par ces 1.158 universitaires", a-t-il estimé devant la presse à Istanbul à l'issue de la prière du vendredi.

"Ces soi-disant universitaires ont clairement pris position: ils se sont rangés du côté de ceux qui ont lancé cette attaque odieuse contre des écoliers (...) et cela montre qu'ils ne se préoccupent pas d'éducation: ils soutiennent le terrorisme et les terroristes", a poursuivi le chef de l'Etat.

Des poursuites judiciaires et des enquêtes disciplinaires ont été lancées contre les pétitionnaires, provoquant un tollé en Turquie et à l'étranger.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.