Page Précédente

Camp de Grande-Synthe: un réseau de passeurs kurdes démantelé


Vendredi 4 mars 2016 à 20h43

Lille, 4 mars 2016 (AFP) — Un réseau de passeurs kurdes a été démantelé lundi par la Police aux frontières à Grande-Synthe (Nord), où environ 1.050 migrants vivent dans la précarité, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Dunkerque.

Les trois Irakiens interpelés ont été mis en examen vendredi soir du chef "d'aide au séjour irrégulier en bande organisée" et placés sous mandat de dépôt par le juge des libertés et de la détention. Les enquêteurs sont toujours à la recherche d'un quatrième suspect.

"L'enquête a commencé il y a deux mois", a expliqué à l'AFP le procureur de Dunkerque, Eric Fouard, confirmant une information de La Voix du Nord.

Les trois personnes interpelées vivaient au sein du camp, principalement composé de Kurdes, mais n'étaient pas "forcément arrivés depuis longtemps", selon cette même source.

Les passeurs proposaient aux migrants des "passages non garantis" en camion, c'est à dire sans la complicité des chauffeurs, qu'ils facturaient jusqu'à 5.000 euros par personne.

"Les prix ont fortement augmenté, ils étaient de 2.500 euros encore l'été dernier pour la même prestation", a précisé M. Fouard.

Selon le procureur, ce réseau avait un lien avec un autre réseau démantelé mi-février où quatre passeurs kurdes et six Français qui "participaient à la logistique" avaient été arrêtés.

Ces arrestations interviennent alors que les 1.050 migrants qui vivent dans le camp du Basroch dans des conditions très précaires doivent déménager la semaine prochaine dans un nouveau camp aux normes internationales géré par Médecins sans frontières et la mairie écologiste de Grande-Synthe, une initiative non soutenue par l'État.

"Le camp a commencé à décroître depuis un mois et demi et nous avons donc en conséquence retiré près de 350 tentes inoccupées", a déclaré à l'AFP le directeur de cabinet de la mairie nordiste, Olivier Caremelle.

Début décembre, près de 2.900 migrants y vivaient encore.

Alors que le nouveau camp devait dans un premier temps être composé de tentes, la mairie et MSF ont opté, suite à un sévère coup de vent début février qui avait endommagé deux tiers de celles-ci, pour des abris en bois ressemblant à des petits cabanons. Une buanderie, des WC et des espaces de restauration seront présents sur le nouveau site.

"Par contre, ce camp humanitaire est limité en place et en temps", a avertit M. Caremelle.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.