Page Précédente

Bombardements turcs de secteurs contrôlés par les Kurdes dans le nord de la Syrie


Samedi 13 février 2016 à 17h09

Beyrouth, 13 fév 2016 (AFP) — L'armée turque a bombardé samedi des secteurs contrôlés par les forces kurdes dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et une source kurde.

Selon le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, l'artillerie turque a bombardé des secteurs que les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont récemment repris à des rebelles islamistes dans la province d'Alep, notamment le secteur de Minnigh.

Une source au sein des YPG a indiqué à l'AFP que les bombardements turcs avaient visé l'aéroport militaire de Minnigh, repris le 10 février par les forces kurdes.

L'annonce de ces bombardements intervient peu de temps après une déclaration du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu menaçant de lancer une action militaire en Syrie contre le Parti de l'union démocratique (PYD, dont les milices sont les YPG), considéré par Ankara comme une organisation terroriste.

"Nous pouvons si besoin prendre en Syrie les mêmes mesures qu' (...) à Qandil", a déclaré M. Davutoglu lors d'un discours télévisé prononcé à Erzincan (est), en référence aux bombardements opérés en 2015 contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK) dans cette montagne du nord de l'Irak qui est leur bastion.

Soutenues par des raids de l'aviation russe, les YPG se sont emparées mercredi de la base aérienne et de la ville de Minnigh, situées au nord de la grande ville d'Alep, à une dizaine de km de la frontière turque.

L'aérodrome de Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui mènent de la ville d'Alep à Azaz, dans le nord, et le fait de le contrôler donne aux forces kurdes une base de départ pour de nouvelles offensives contre les jihadistes plus loin en direction de l'est.

Les forces gouvernementales syriennes avaient perdu le contrôle de la base aérienne de Minnigh en août 2013, deux ans après le début du conflit en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.