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Ankara dénonce le rapport de l'ONU "biaisé" sur la région kurde


Vendredi 10 mars 2017 à 20h43

Ankara, 10 mars 2017 (AFP) — Ankara a rejeté vendredi un rapport dans lequel l'ONU l'accuse de "graves violations" dans la région kurde du sud-est de la Turquie depuis la fin du cessez-le-feu à l'été 2015, le jugeant "biaisé" et "basé sur de fausses informations".

"Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a rendu public (...) un +rapport+ en majeure partie biaisé, fondé sur de fausses informations et loin d'être professionnel", a dénoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Nous n'acceptons pas la place donnée dans ce rapport à des affirmations infondées qui se mêlent à de la propagande d'une organisation terroriste", ajoute le ministère.

Dans son premier rapport sur le sujet, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme détaille les "allégations de destructions massives, de meurtres et de nombreuses autres graves violations des droits de l'Homme commises entre juillet 2015 et décembre 2016 dans le sud-est de la Turquie, au cours des opérations de sécurité gouvernementales".

Il assure que le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein, n'a pas pu se rendre sur place. Mais le ministère turc des Affaires étrangères dit l'avoir invité à plusieurs reprises en Turquie, notamment dans le Sud-Est. "S'il était venu, il aurait pu voir de ses propres yeux que les affirmations du rapport ne reflètent pas la réalité", note le ministère.

Ankara insiste par ailleurs sur l'importance de sa lutte antiterroriste, après une année 2016 marquée par de nombreux attentats meurtriers, liés à la rébellion kurde ainsi qu'au groupe Etat islamique, mais également après le coup d'Etat manqué du 15 juillet, imputé au prédicateur islamiste Fethullah Gülen et qui a ouvert la voie à de larges purges.

Le Sud-Est en majorité kurde de la Turquie est ensanglanté par des combats quotidiens entre les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation "terroriste" par Ankara, Bruxelles et Washington, et les forces de sécurité depuis la rupture, à l'été 2015, d'un fragile cessez-le-feu. Le conflit kurde a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.