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Allemagne: soupçon de favoritisme dans le traitement des demandes d'asile


Vendredi 20 avril 2018 à 12h34

Berlin, 20 avr 2018 (AFP) — Les autorités allemandes ont annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête judiciaire sur une employée du ministère de l'Immigration, soupçonnée d'avoir favorisé plus de 1.200 demandes d'asile, principalement de la minorité kurde yézidi venant de Syrie.

L'enquête a été ouverte par le parquet de Brême, où les faits présumés se sont produits, a affirmé une porte-parole du ministère de l'Intérieur, Annegret Korff.

"Une enquête préliminaire à l'encontre d'une employée soupçonnée d'avoir détourné des demandes d'asile a été ouverte", a expliqué Annegret Korff qui a précisé que l'employée avait été suspendue.

L'enquête porte aussi sur trois avocats et un interprète pour corruption et tentative de corruption, affirment plusieurs médias allemands, notamment le quotidien Süddeutsche Zeitung qui a révélé l'affaire.

Les enquêteurs, qui travaillent sur l'affaire depuis plusieurs mois, ont également effectué huit perquisitions à Brême et dans la région voisine de Basse-Saxe, dans le nord du pays, mercredi et jeudi, y compris dans des cabinets d'avocat, selon ce média.

Selon la chaîne publique ARD et Suddeutsche Zeitung, la personne soupçonnée serait la directrice du bureau régional du ministère de l'Immigration dans la ville-Etat de Brême, dans le nord du pays.

Elle aurait travaillé avec trois avocats qui lui envoyaient systématiquement les dossiers de demandeurs d'asile, principalement des Yézidis, venant de toute l'Allemagne.

Les médias allemands parlent de soupçons de corruption sous la forme au moins d'invitations au restaurant.

Les Yézidis, minorité kurdophone d'Irak, ont fui en masse cette région après avoir été persécutés par l'EI lorsque ce groupe jihadiste a envahi en 2014 de larges pans du nord du pays, dont il a été chassé en 2017.

Minorité kurdophone adepte d'une religion pré-islamique, en partie issue du zoroastrisme, ils ne sont ni arabes ni musulmans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.