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Afrine: Erdogan critique "l'approche erronée" de Lavrov


Mardi 10 avril 2018 à 15h32

Ankara, 10 avr 2018 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué mardi "l'approche erronée" du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov après qu'il eut préconisé le transfert au régime de Damas du contrôle de l'enclave kurde d'Afrine prise par les forces turques en mars.

"C'est une approche vraiment erronée. Nous savons très bien à qui nous devons rendre Afrine. D'abord, il faut discuter de rendre (...) les endroits en Syrie qui sont entre les mains, sous le contrôle, d'autres pays", a déclaré M. Erdogan, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

"Nous rendrons Afrine directement aux habitants d'Afrine lorsque le moment sera venu. Mais le timing nous appartient. C'est nous qui le déterminerons, pas M. Lavrov", a-t-il ajouté.

Ces propos représentent une rare critique de la Turquie envers la Russie, alors que ces deux pays, qui soutiennent des camps opposés en Syrie, ont renforcé depuis plus d'un an leur coopération sur ce dossier et dans d'autres domaines, notamment l'énergie.

M. Lavrov avait estimé lundi que "la manière la plus simple de normaliser la situation à Afrine", était d'en remettre le contrôle au régime syrien.

L'armée turque et ses supplétifs rebelles syriens ont pris le 18 mars le contrôle d'Afrine après en avoir délogé la milice kurde des Unités de Protection du Peuple (YPG), soutenue par Washington dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

L'offensive turque à Afrine avait été menée avec l'accord tacite de Moscou qui contrôle l'espace aérien dans le nord de la Syrie et qui en avait retiré peu avant son lancement des soldats russes qui y étaient déployées.

La Russie est un soutien clef du régime du président syrien Bachar al-Assad alors que la Turquie appuie les rebelles qui cherchent à le renverser, même si elle a concentré ses efforts ces derniers temps sur la lutte contre les milices kurdes pour tuer dans l'oeuf toute velléité de créer une entité kurde autonome à sa frontière.

Lors d'un sommet axé sur la Syrie entre les dirigeants turc, russe et iranien organisé le 4 avril à Ankara, le président iranien, dont le pays soutient également le régime de Damas, avait lui aussi appelé au transfert d'Afrine "au contrôle de l'armée syrienne".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.