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Syrie: Ankara salue la trêve demandée mais continuera à "combattre le terrorisme"


Dimanche 25 février 2018 à 12h17

Ankara, 25 fév 2018 (AFP) — La Turquie a salué dimanche l'appel de l'ONU à une trêve humanitaire en Syrie mais souligné que ses propres opérations contre des groupes qu'elle qualifie de terroristes se poursuivraient.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie alors que plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.

Ce texte a nécessité plus de quinze jours de négociations pour obtenir un assentiment de la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al-Assad.

"Nous nous félicitons de la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU en réponse à la détérioration de la situation humanitaire dans l'ensemble de la Syrie, en particulier dans la Ghouta orientale", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère ajoute toutefois que la Turquie "reste résolue à combattre les organisations terroristes qui menacent l'intégrité territoriale et politique de la Syrie".

Ankara a lancé le 20 janvier une offensive de l'armée turque et ses supplétifs rebelles syriens pour déloger de l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie) une milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG).

Cette milice est considérée comme "terroriste" par Ankara en raison de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guerilla sanglante sur le sol turc.

L'opération a suscité des tensions avec Washington car les YPG sont aussi alliées des Etats-Unis, dont elles sont devenues le principal fer de lance dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Un haut responsable turc cité par la télévision NTV a assuré que la demande du Conseil de sécurité de l'ONU n'aurait aucun effet sur l'opération contre les YPG à Afrine.

"Puisque l'opération menée par la Turquie est une opération contre le terrorisme, cette décision n'aura aucun impact sur cette opération", a déclaré ce responsable non identifié.

Dans un communiqué, les YPG se sont pour leur part déclaré disposées à interrompre les opérations militaires, sauf celles dirigées contre l'EI, "tout en se réservant le droit de riposter (...) en cas d'une quelconque agression de l'armée turque".

Le cessez-le-feu demandé s'applique à Afrine poursuit le communiqué selon lequel les YPG sont prêtes à faciliter l'arrivée d'aide humanitaire dans la région.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.