Page Précédente

Syrie: Ankara appelle Washington à se retirer "immédiatement" de Minbej


Samedi 27 janvier 2018 à 14h02

Istanbul, 27 jan 2018 (AFP) — Le chef de la diplomatie turque a appelé samedi les Etats-Unis à retirer "immédiatement" leurs militaires déployés à Minbej, ville du nord de la Syrie contrôlée par une milice kurde contre laquelle Ankara a lancé une offensive.

"Il faut qu'ils (les Etats-Unis) se retirent immédiatement de Minbej", a déclaré Mevlüt Cavusoglu à des journalistes à Antalya (sud de la Turquie).

La ville de Minbej est située à une centaine de kilomètres à l'est de la région d'Afrine, où l'armée turque mène depuis une semaine une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Plusieurs centaines de militaires américains sont déployés à Minbej, ville tenue par les YPG, une milice considérée comme "terroriste" par Ankara, mais alliée de Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé d'étendre à Minbej, et plus à l'est, jusqu'à la frontière irakienne, l'offensive actuelle d'Ankara en Syrie, au risque d'entrer en confrontation directe avec les forces américaines.

L'opération turque, baptisée "Rameau d'olivier", a renforcé les tensions entre la Turquie et les Etats-Unis, qui ont appelé les dirigeants turcs à faire preuve de "retenue" dans leurs actions, mais aussi dans leur "rhétorique" fortement anti-américaine.

Ankara reproche à Washington de soutenir un groupe que la Turquie considère comme une menace à sa sécurité, et affirme que des armes fournies aux YPG pour lutter contre l'EI sont désormais utilisées contre l'armée turque.

"Il faut que les Etats-Unis rompent totalement avec (les YPG), qu'ils récupèrent les armes qu'ils leur ont données", a déclaré M. Cavusoglu.

Selon la présidence turque, le conseiller à la sécurité nationale du président américain H.R. McMaster a réitéré au porte-parole du chef de l'Etat turc Ibrahim Kalin que Washington ne fournirait plus d'armes aux YPG, dans un entretien téléphonique vendredi soir.

"Au-delà des paroles, nous voulons maintenant voir des actions concrètes", a commenté M. Cavusoglu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.