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Irak: pour Barzani, la perte des zones disputées due à "une haute trahison"


Dimanche 29 octobre 2017 à 19h22

Erbil (Irak), 29 oct 2017 (AFP) — Le président kurde Massoud Barzani a mis dimanche sur le compte d'une "haute trahison", la perte de la quasi-totalité des territoires disputés avec Bagdad après le référendum d'indépendance au Kurdistan irakien.

Aussitôt après avoir annoncé dans une lettre adressée au Parlement qu'il ne serait plus président de la région autonome du nord de l'Irak, le dirigeant kurde est apparu à la télévision.

Il a dénoncé une "haute trahison nationale le 16 octobre", faisant référence sans les nommer aux dirigeants du parti rival de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) dont les combattants s'étaient retirés, le 16 octobre, sans combat de la riche province pétrolière de Kirkouk, face à l'armée fédérale irakienne.

Des dirigeants de l'UPK avaient indiqué s'être mis d'accord avec Bagdad sur un tel retrait.

Il a accusé Bagdad "d'avoir eu plan déjà prêt (pour reprendre les zones disputées) et ils ont utilisé le référendum comme prétexte (...).

"Les (groupes paramilitaires) du Hachd al-Chaabi, supplétifs de l'armée irakienne, étaient décidés à aller à l'affrontement", a-t-il ajouté.

Les zones disputées sont des territoires où les combattants kurdes avaient étendu leur emprise depuis des années au-delà des frontières administratives de leur région autonome établies en 2003.

Après le référendum d'indépendance initié par M. Barzani et auquel s'opposait Bagdad, les forces fédérales se sont redéployées dans ces zones en une dizaine de jours et quasiment sans combats.

Et dimanche soir, après une trêve accordée par Bagdad à la suite de violents combats à l'artillerie lourde, forces kurdes et irakiennes se sont accordées sur un redéploiement des forces fédérales au poste-frontière de Fichkhabour où passe un oléoduc clé vers la Turquie.

Ce terminal situé aux confins des territoires turc, syrien et irakien est stratégiques pour les finances des Kurdes d'Irak comme de Syrie.

M. Barzani est en outre revenu sur le soutien international sur lequel il comptait en organisant le 25 septembre le référendum d'indépendance du Kurdistan, contre l'avis de tous et en premier lieu de Bagdad.

"Nous ne pensions pas" que les États-Unis ne s'opposeraient pas à "une attaque féroce contre le peuple kurde", un de leurs alliés dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), a-t-il affirmé en désignant la réaction des forces irakiennes après le référendum.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.