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Achoura: scènes traditionnelles d'auto-flagellation parmi les pèlerins chiites à Kerbala


Dimanche 1 octobre 2017 à 10h30

Kerbala (Irak), 1 oct 2017 (AFP) — Des centaines de milliers de pèlerins chiites se sont rassemblés dimanche dans la ville sainte de Kerbala, en Irak, pour commémorer, par de spectaculaires actes d'auto-flagellation, le martyre d'un petit-fils de Mahomet au VIIe siècle, a constaté un correspondant de l'AFP.

Dans cette ville du centre de l'Irak, les cérémonies se sont déroulées sous haute protection: 25.000 membres des forces de sécurité ont été déployés par crainte d'attentats des jihadistes du groupe Etat Islamique (EI) et autres mouvements radicaux sunnites prenant régulièrement pour cible les chiites.

Les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi, fer de lance de la lutte contre l'EI, avaient pris position à cette occasion dans le désert à l'ouest de Kerbala.

Ces commémorations ont par ailleurs été marquées cette année par des slogans contre le référendum d'indépendance qui s'est tenu le 25 septembre au Kurdistan à l'initiative du président de cette région autonomie irakienne, Massoud Barazani.

"Nos slogans sont centrés contre la conspiration séparatiste du nord de l'Irak", a affirmé à l'AFP Hamed al-Obayes, un des responsable de la procession.

"Massoud Barzani, tu es le parrain de la division du pays", "Qu'as-tu fait avec le référendum à part détruire le Kurdistan?", "Kirkouk? Ne crois pas qu'on va te la donner", ont encore clamé des pèlerins.

La tenue de ce scrutin controversé est à à l'origine de vives tensions entre la région du Kurdistan irakien et le pouvoir central de Bagdad, ainsi qu'avec les pays voisins.

Parmi les contentieux figurent des zones disputées comprenant la province multi-ethnique de Kirkouk, riche en pétrole, ainsi que des secteurs des provinces de Ninive, Dyala et Salaheddine.

A Kerbala, vêtus de noir, les pèlerins ont pour le reste participé à la traditionnelle procession en se flagellant le dos et la poitrine, afin de commémorer le martyre de l'imam Hussein, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala.

Des hommes se sont blessés volontairement à la tête, à l'aide de sabres ou de couteaux, entraînant d'importants saignements. D'autres étaient en pleurs.

Des fidèles du monde entier visitent chaque année le mausolée de l'imam Hussein, situé à 80 km au sud-ouest de Bagdad.

Massés devant le sanctuaire, nombre d'entre eux se frappent la poitrine en écoutant en pleurant le récit de la mort tragique de l'imam Hussein, qui constitue l'un des épisodes fondateurs de la division entre les branches sunnite et chiite de l'islam.

Les pèlerins ont ensuite procédé au dernier rituel en brûlant une tente, symbole de la destruction du camp de Hussein par les forces de Yazid.

Des cérémonies ont également eu lieu à Bagdad et à Bassorah (sud).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.