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Irak: le Parlement s'apprête à limoger un gouverneur en faveur du référendum kurde


Jeudi 14 septembre 2017 à 12h36

Bagdad, 14 sept 2017 (AFP) — Le Parlement irakien a annoncé qu'il voterait jeudi le limogeage du gouverneur de Kirkouk qui a décidé d'organiser, contre l'avis de Bagdad, le référendum kurde d'indépendance dans sa province.

Le 25 septembre, les Kurdes d'Irak voteront en faveur de l'indépendance de leur région autonome au cours d'un référendum dénoncé tout autant par Bagdad, que par les pays voisins qui redoutent que les velléités séparatistes kurdes fassent tache d'huile parmi leur propre minorité kurde.

Fin août, le Conseil de la riche province pétrolière de Kirkouk, rattachée jusqu'à présent au gouvernement de Bagdad, a annoncé qu'il organiserait la consultation, à l'issue d'un vote boycotté par ses membres arabes et turkmènes.

Jeudi, le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, a indiqué dans un communiqué avoir "reçu une lettre du bureau du Premier ministre (Haider al-Abadi) demandant un vote sur le limogeage du gouverneur kurde de Kirkouk, Najm Eddine Karim".

La question a donc été ajoutée à l'ordre du jour du Parlement et fera l'objet d'un vote dans la journée.

Un député kurde du Parlement à Bagdad, Zana Saïd, a estimé que limoger un gouverneur d'une zone disputée ne relevait pas du pouvoir du Parlement, mais le communiqué de M. Joubouri assure s'appuyer sur la Constitution pour mener le vote annoncé.

Mardi déjà, le Parlement avait voté contre le référendum d'indépendance du Kurdistan, le qualifiant une nouvelle fois de contraire à la Constitution.

La riche province pétrolière de Kirkouk, où coexistent de nombreuses communautés, notamment arabes, kurdes et turkmènes, fait partie des zones dites "disputées", rattachées à Bagdad mais que le gouvernement local d'Erbil revendique.

Washington et de nombreux pays occidentaux appellent également à repousser ou annuler le référendum, estimant qu'elle entravera la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), qui tient encore deux bastions en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.